Le transport public et privé à Constantine est en crise, la pagaille semble l'emporter sur le formel et semble aussi se généraliser. Malheur à celui qui cherche un taxi ou un bus pour rentrer au Khroub à partir de 16 h. C'est en fait un vrai calvaire au quotidien pour les habitants de la deuxième commune de la wilaya, où vivent 200 000 âmes Si les bus privés et publics sont de tous temps bondés et finissent généralement le service à partir de 18h, il ne reste alors aux Khroubis que les rares taxis et les chauffeurs clandestins pour rentrer chez eux. Mais, les taxis se font rares pour la simple raison que cette ligne est considérée comme non rentable car pour un taxi collectif la place coûte 25 dinars pour une distance de 12 kilomètres. Les chauffeurs de taxi préfèrent alors desservir d'autres lignes. Pendant ce temps, les « pauvres » Khroubis courent dans tous les sens afin de dénicher une place dans la station de taxis de la rue Zaabana. Cette dernière ne contient malheureusement aucun abri-bus, pis, les agents de police guettent le moindre arrêt des chauffeurs de taxi afin de les verbaliser, et on assiste souvent à un vrai jeu de cache-cache. A partir de 16h, devant l'hôtel Cirta, une file importante de gens attend, et il faut compter au minimum une heure de temps, voire plus, pour rentrer chez soi. Ce n'est un secret pour personne : le transport public et privé à Constantine est en crise, la pagaille semble l'emporter sur le formel et semble aussi se généraliser à tel point que ce sont tous les quartiers, toutes les banlieues et toutes les communes de la wilaya qui sont concernés par ce phénomène. «Nous sommes fatigués d'attendre tous les soirs pour trouver une place pour rentrer chez nous. Je finis le boulot à 16h 30, il me faut alors faire de vraies acrobaties, parfois je reste 2 heures de temps pour trouver un taxi», nous explique un homme de 40 ans. Comme lui, ils sont nombreux à finir leurs journées en talonnant et en traquant le moindre taxi, et en attendant la mise en service des gros moyens de transport : tramway et trains de banlieues, aucune solution n'est proposée à court terme. L'exemple d'El Khroub reste très significatif du chaos qui règne dans le secteur du transport dans la ville des Ponts.