Depuis le premier jour de Ramadhan, la situation du marché couvert des HLM de Haï Es-Seddikia – relooké avec une belle enseigne stylisée et baptisé « Souk Haï Ibn Rochd », du nom de cet illustre savant andalou – alimente toutes les conversations des habitants de cette cité populeuse construite dans les années 50, quand le mythique quartier de Gambetta fermait, à l'Est de la ville, les limites territoriales de la municipalité et s'ouvrait sur les riches vignobles des colons oranais. Le marché en question était fermé pour permettre au secteur urbain d'entamer de grands travaux d'aménagement et d'équipement qui ont donné plus de modernité et de commodité avec la rénovation des escaliers d'accès à la galerie marchande, la construction de stands aménagés pour les marchands de fruits et légumes, le ravalement des magasins qui ont été dotés de portes plus sécurisées. Durant toute la période des travaux, les trois marchands installés légalement ont été autorisés à poursuivre leurs activités à l'extérieur du marché, sur la vaste esplanade. Mais, quand il fallait revenir à l'intérieur, aux locataires du marché, sont venus s'ajouter par la force les autres revendeurs à la sauvette qui occupent toute la journée la vaste esplanade pour écouler poissons, pain, laits et produits laitiers, fruits et légumes exposés sans condition d'hygiène à même le sol. Contacté au sujet de ce désordre, le délégué du secteur urbain d'Es-Seddikia, M. Aitemrar Nedjadi, dira ceci : « En collaboration de la Division communale des activités économiques, nous avons procédé à l'ouverture officielle de ce marché après la réception du projet, trois jours avant le mois de jeûne, à la demande de l'Union Générale des Commerçants Algériens qui a souhaité son ouverture à cette date précise. » Sur le site, les sons de cloche diffèrent. Les marchands, qui avaient leurs étals à l'intérieur du marché, ne veulent pas retourner à leur poste parce que tout simplement une nuée de revendeurs clandestins est venue squatter l'entrée et les alentours, leur faisant une concurrence féroce. Il est vrai que ce marché informel prend du volume et de l'espace en raison du laxisme observé par les services en charge de faire respecter les règles de bienséance en matière de stationnement et de vente de produits de consommation. D'ailleurs, la présence de ces revendeurs, dont les étals barrent pratiquement l'entrée du marché, en dit long sur le climat anarchique qui règne sur cette esplanade. Tous ces marchands à la sauvette veulent acquérir un poste à l'intérieur du marché, « même par la force s'il le faut ». Les résidants sont incommodés quotidiennement par ces rigoles aux effluves nauséabonds, ces mouches et moustiques qui tournoient autour des étals de fortune dressés par ces revendeurs de pâtisseries orientales, de dattes et autres produits très prisés durant cette période de jeûne et enfin tous ces relents qui incommodent la population.