Les habitants de Daksi étouffent et leur quartier est au bord de l'explosion à cause de la situation de fait accompli qu'on veut leur imposer. Abordé dans une précédente édition, le conflit opposant les habitants à l'administration locale, qui a autorisé plusieurs projets de construction, n'a pas encore trouvé d'issue et risque de dégénérer en effet, tel que l'explique la plainte adressée par l'association de quartier au chef du gouvernement. Le document intitulé « Plainte contre la mafia du foncier » ne va pas de main morte pour décrire « un détournement autorisé » de plusieurs assiettes sensées être des aires de jeux, à l'image de l'unique stade du quartier qui va accueillir des villas destinées aux cadres de la wilaya. Ces habitations de haut standing vont ensemble avec la nouvelle cité administrative érigée tout près et qui encombre visiblement la zone, preuve d'une conception exclusivement utilitaire de l'urbanisme. Les trois autres sites objets du conflit ajoutent au surpeuplement et irritent un peu trop les habitants, notamment pour deux projets de logement sociaux participatifs. Le premier destiné à la construction de 24 logements pour le compte de la coopérative des travailleurs du cadastre n'a pas encore vu le jour malgré le permis communal qui date de juillet 2001. On remarquera au passage qu'il s'agit d'une période où la commune était dominée par les élus du RND. Quant aux deux autres, ils bénéficient à un promoteur privé bien favorisé par le sort au regard de la situation du foncier à Constantine et qui pousse certains responsables à interdire toute nouvelle construction sur le territoire de la commune. Ces deux projets sont la propriété de la société El Fedjr qui concentre toute la colère des habitants de Daksi. Le promoteur en question vient en effet d'hériter du projet qu'il devait réaliser au profit de la coopérative de la clinique rénale de Daksi. Un projet de 20 logements qui date de 1994 et qui s'est transformé aujourd'hui pour accueillir 35 logements. 35 logements de trop, disent les habitants qui avancent aussi dans la plainte le fait que le promoteur a dû démolir une première construction d'une valeur d'un milliard et demande aujourd'hui l'aide de l'Etat pour ses souscripteurs. Cette démolition intervenue durant l'été dernier a été un moment fort du conflit puisqu'elle a permis aux habitants de recevoir l'intérimaire du wali. Ce dernier, après avoir constaté de visu l'aberration que constitue ces nombreux projets qui seront érigés dans un rayon de 200 mètres, a ordonné sur-le-champ l'annulation des projets de la société El Fedjr. Une annulation qui a soulagé les plaignants, mais n'a pas survécu au remplacement du secrétaire général de la wilaya puisque c'est de lui qu'il s'agit. Les nombreuses sollicitations de l'association pour rencontrer le wali ont toutes reçu une fin de non recevoir de la part du cabinet et c'est dire combien cette affaire semble gêner l'administration. C'est ce qui a sans doute poussé l'association à introduire une action en justice pour l'annulation des projets tout en touchant les plus hautes instances de l'Etat pour dénoncer cette « hogra » d'un autre genre qui bénéficie de complicités au sein de l'administration, selon les termes de la lettre.