Durant le 1er semestre de l'année en cours, 125 cas ont été enregistrés, soit une augmentation de 78 % par rapport à la même période de l'année écoulée. Les cas de violences conjugales à travers la wilaya de Guelma sont en nette augmentation. Le phénomène n'est plus tabou car les femmes en parlent et certaines même consultent le médecin légiste. Durant le 1er semestre 2009, le service de médecine légale de l'EPH Ibn Zohr de Guelma a enregistré 125 cas de violences conjugales contre 70 pour la même période de l'année 2008. Qui sont ces couples qui se tapent dessus sans ménagement ? Quel est le profil du « tabasseur » ? Ce sont les questions auxquelles le Dr Ridha Noura, médecin légiste chef du service de médecine légale de L'EPH Ibn Zohr de Guelma, a bien voulu répondre. A ce sujet, il nous déclare : « Ce que je peux vous dire c'est que le phénomène, dans la wilaya de Guelma, prend des propensions alarmantes. Toutes les franges de la société sont touchées : du couple illettré au diplômé des grandes écoles et universités. Généralement ce sont des histoires d'argent, d'incompatibilité d'humeur, de maturité chez les jeunes couples, qui surgissent. » Et d'ajouter : « Un certificat médical d'incapacité de moins de 15 jours est délivré aux victimes, après orientation, pour faire valoir leur droit auprès des tribunaux, généralement pour prouver une maltraitance afin de demander le divorce ; concernant les lésions, le visage et plus précisément le nez sont les plus touchés lors des disputes. » Nous saurons également qu'il existe à Guelma des cas d'hommes battus. Trois (03) ont été enregistrés dernièrement. Notons encore, que le service de médecine légale de l'EPH Ibn Zohr de Guelma est le seul, à l'échelle de la wilaya, à assurer à travers son médecin légiste les autopsies et autres consultations orientées par les EPH de la wilaya. Pour ce qui est des carences existantes au niveau de son service, notre interlocuteur a tenu à nous faire part de l'exiguïté de son service qui mériterait bien, nous dit-il, une extension. Mais encore, il est d'une nécessité absolue d'augmenter la capacité des morgues au niveau du chef-lieu, car avec 6 tiroirs pour chacun des deux EPH de la ville de Guelma, en plus des pannes moteurs, la situation est des plus préoccupantes.