Ouassini a été incarcéré il y a 14 ans au Maroc dans des conditions étranges. Transféré de la prison de Mekhnès à celle de Rabat, il observera une grève de la faim de 27 jours pour dénoncer ce transfert. « Notre fils a disparu de sa cellule de la prison de Meknès à 50 jours de sa libération », clame la famille Sadji de Maghnia. Ouassini a été incarcéré il y a 14 ans au Maroc dans des conditions étranges. Transféré de la prison de Mekhnès à celle de Rabat, il observera une grève de la faim de 27 jours pour dénoncer ce transfert. Il sera « rendu » à Meknès « le 19 août dernier. Des hommes en tenue bleue et des civils, accompagnés du directeur de la prison Zihari Abdelham, se sont engouffrés à l'aube dans la cellule de Ouassini, lui ont mis une cagoule et l'ont emmené dans un mitard », nous a confié une source par téléphone à partir du royaume. « Nous appelons nos responsables à sauver notre fils d'une mort certaine à 50 jours de sa libération », revendique la famille du détenu. Asthmatique, Ouassini, 43 ans, est dans un état lamentable. Son frère Badreddine, qui a pu s'enquérir de sa situation, confesse : « Mon frère et les deux autres compatriotes, dont Berouis de Tlemcen, subissent les pires sévices de la part de l'administration pénitentiaire. Ils sont soumis aux tortures et à l'interdiction des soins ». Algériens claquemurés La famille Sadji, pour laquelle il a été impossible de constituer un moyen de défense au Maroc, accuse l'ancien directeur de la sûreté qui avait procédé à l'arrestation injustifiée de leur fils qui était en situation régulière et le coordinateur de la direction des prisons du Maroc, « l'instigateur des tortures ». « Mon frère a été transféré dernièrement de la prison de Sidi Saïd de Meknès à Salé dans des conditions terrifiantes. Autant dire que c'était un kidnapping. A 5h, il a été encagoulé et menotté avant d'être emmené dans des conditions effroyables à Salé. Il n'a même pas été autorisé à prendre ses effets personnels. Nous savons aussi qu'il est soumis à la torture. Mon frère est gravement malade et risque de mourir à quelques jours de sa libération », raconte-t-il, les larmes aux yeux. La famille Sadji appelle aussi les organisations des droits de l'homme à venir en aide à son fils : « Nous demandons que les responsables de cette situation soient déférés devant la justice ». Aujourd'hui, Ouassini et les deux autres Algériens claquemurés abusivement n'ont plus leur destin entre leurs mains.