Un directeur de collège d'enseignement moyen est resté « sans voix » devant une scène « inimaginable à Biskra il y a seulement quelques années », expliquera-t-il, qui s'est déroulée au mois de juillet et « passée sous silence bien que méritant un coup de projecteur car elle démontre parfaitement le délitement des valeurs et la dégradation des liens collectifs qui ont prévalu depuis la nuit des temps entre les habitants de Biskra », s'indigne-t-il. Racontant qu'une brigade de deux travailleurs de la Sonelgaz envoyés à El Alia pour réparer une panne de courant qui avait provoqué un début d'émeute, ont été violemment molestés et enfermés dans une cabine de transformateur électrique par des habitants de cette cité toujours prompts à la violence et au vandalisme, notre interlocuteur s'étonne que la Sonelgaz n'ait pas porté plainte contre « ces énergumènes qui ont mis en danger la vie de travailleurs dans l'exercice de leurs fonctions ». L'absence de réaction de la société civile, des partis politiques et des autorités locales pour condamner de tels actes et sévir contre les émeutiers qui « auraient pu commettre l'irréparable », lui est intolérable. Il soutient fermement qu'il aurait été juste et utile pour la société de ne pas laisser de tels actes dans l'impunité, « sinon, c'est le prélude à toutes les formes de dépassements pour Biskra, réputée être une ville paisible et courtoise », a-t-il précisé, en se rappelant des temps, pas si lointains, où les fonctionnaires de la mairie et de la Sonelgaz, ceux de la poste, du service des eaux et de celui du chemin de fer étaient respectés par tous les habitants de la ville, qui se connaissaient tous. « Jamais personne n'aurait pensé à brutaliser ces braves hommes même si l'eau, l'électricité et le courrier n'arrivaient pas pendant des jours », dira-t-il encore plein d'amertume et de nostalgie.