Les stocks d'opium en Afghanistan représentent « probablement plus de 10 000 t, soit deux années de consommation mondiale d'héroïne ou trois années d'utilisation médicale de morphine », selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). « Accumulés en secret au fil des ans, les surplus d'opium représentent probablement plus de 10 000 t, soit deux années de consommation mondiale d'héroïne ou trois années d'utilisation médicale de morphine », s'est alarmé dans un communiqué, publié hier à Vienne et à Kaboul, le directeur exécutif de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Antonio Maria Costa. L'ONUDC a estimé qu'en dépit d'une baisse de 10% de sa production illégale d'opium cette année, l'Afghanistan a produit, avec 6900 t, 1900 t de plus que la demande mondiale illicite, laquelle stagne à 5000 t par an. Or, « les prix (de revente) ne s'effondrent pas, ce qui laisse penser qu'une grande quantité d'opium n'est pas mise sur le marché », analyse l'agence. Cette source a relevé que les tentatives pour localiser les stocks et « ceux qui les contrôlent n'ont jusqu'à présent pas abouti, malgré le rôle actif pris par l'OTAN dans la lutte antidrogue en Afghanistan depuis dix mois », parallèlement aux efforts consentis par le gouvernement afghan dans la lutte antidrogue. Le chef de l'ONUDC a estimé que les stocks d'opium « invendus » étaient probablement gérés par les talibans depuis 2001, date de la chute de leur régime à Kaboul.