Les résidants de ce quartier ne savent plus à quelle porte frapper pour faire entendre leurs doléances. Leur cité manque de tout et leur seul espoir est d'être relogés ailleurs. Situé à quelques enjambées du siège de l'APC de Blida et adjacent à la fois au marché Guessab et au fameux quartier de Ben Achour, la cité Cherry, officiellement connue sous le nom de la cité Sidi Achour, sombre depuis plusieurs années dans une profonde léthargie. Construit en 1956, dans le cadre du projet de Constantine, ce quartier n'a pas connu d'évolution depuis ce temps-là, uniquement quelques aménagements insignifiants. Les résidants de ce quartier ne savent plus à quelle porte frapper pour faire entendre leur cri de détresse. Leurs habitations inadéquates à la toiture en zinc sont semblables à des prisons et se transforment en « hammams » en période de fortes chaleurs, surtout que ces maisonnettes abritent chacune au minimum 8 à 10 personnes. En fait, cette cité manque de tout. Ses étroites ruelles sont dans un état déplorable. Elles sont devenues encore plus étroites vu le nombre important des extensions illicites. « J'ai été obligé d'effectuer cette ‘‘petite'' extension. Je vis dans cette maison depuis plus de 45 ans en compagnie de mes 6 enfants. Mes 3 garçons sont mariés et résident chez moi avec leur petite famille. A défaut de voir des suites favorables à nos différentes demandes de logement dont la plus ancienne date de plus de 35 ans, je n'ai trouvé que cette solution temporaire », nous dira Omar, retraité de 70 ans. Dans cette cité, le passage des éboueurs n'est pas régulier. Les déchets restent souvent entassés pendant plusieurs jours près des maisons et dégagent des odeurs nauséabondes à longueur de journée. S'ajoute à cela l'état d'insécurité qui règne dans cette cité dès la tombée de la nuit. « Je vous assure qu'il est très risqué de sortir de chez nous après le crépuscule. Les brigands et les délinquants font de notre cité un milieu de débauche et de commercialisation de drogue. Chose tout à fait prévisible vu l'absence de l'éclairage public, ce qui fait sombrer chaque nuit notre cité dans une pénombre effrayante. La délinquance est devenue monnaie courante, malgré la proximité du siège de la troisième sûreté urbaine », affirme un autre habitant de ce quartier. Avec de pareilles conditions de vie, le quotidien des résidants de la Cité Cherry est pour le moins intenable. Ils n'ont plus que l'espoir d'être relogés ailleurs, dans des appartements plus décents. Interrogé sur la situation de cette cité oubliée, Kacem Hocine, P/APC de Blida, nous dira qu'aucun projet d'éradication de ce quartier et de recasement de ces habitants n'est de mise eu égard à l'insuffisance en matière de projets de logements sociaux. Pour ce qui est de l'éclairage public, on apprendra de ce même responsable qu'une opération de maintenance a été récemment effectuée, mais dont les effets n'ont malheureusement pas duré. « Les délinquants ne cessent de détruire les lampes neuves que nous plaçons. Nous ne pouvons pas les changer tous les jours. Pour ce qui est de l'état d'insalubrité, nous allons placer des bacs à ordures dans plusieurs cités, y compris dans le quartier de Sidi Achour », indiquera notre interlocuteur. Et d'annoncer que dans le cadre des projets d'aménagement de la voirie qu'entreprend l'APC ces derniers temps, une opération similaire se fera dans ce quartier afin d'atténuer la souffrance de ses résidants.