Jeudi dernier, 120 immigrants clandestins algériens ont été transférés du centre de rétention d'Almeria (sud) vers celui de la zone franche de Barcelone, au nord-est de l'Espagne. Ils sont en attente d'être rapatriés vers l'Algérie suite à une décision des services de l'immigration du gouvernement autonome catalan, nous a indiqué Mounira Haddad, présidente de l'association AFAD et représentante de l'Algérie au réseau africain de la Cimade pour la défense des droits des migrants, des demandeurs d'asile et des réfugiés. Cette décision a été vivement critiquée par la Confédération espagnole du syndicat de la police, grâce à laquelle ce transfert a pu être mis au grand jour. Selon elle, ce transfert « allait passer sous silence. C'est la Confédération du syndicat de la police qui l'a ébruité ». Et pour cause, elle considère arbitraire de rapatrier ces 120 migrants algériens puisqu'ils sont sur le point de terminer 40 jours d'internement dans des centres de rétention étrangers, donc devant bénéficier d'une relaxe conformément à la loi. En effet, explique Mme Haddad, dans la loi sur l'immigration espagnole, il est clairement stipulé qu'« un immigré clandestin est immédiatement remis en liberté si son rapatriement n'est pas effectué durant les 40 jours de son internement dans un centre de rétention ». Dans ses déclarations publiques, ajoute notre interlocutrice, le ministre catalan de l'Intérieur a confirmé que ces migrants ont été transférés à Barcelone en provenance d'Almeria et que l'administration a entamé la procédure relative à leur rapatriement. La même source a, en outre, souligné qu'une demande de fermeture provisoire du centre de rétention de Barcelone vers lequel ont été transférés les 120 Algériens avait été formulée par le syndicat de la police en raison de l'apparition, début août dernier, de deux cas de grippe porcine parmi ses pensionnaires.