Solidaires, les clercs ont également emboîté le pas aux robes noires, boudant également les bureaux des tribunaux et cours d'appel. Situation similaire dans les tribunaux des wilayas d'El Tarf, Souk Ahras, Guelma et Tébessa dont les avocats dépendent du bâtonnat de Annaba. Pour les tribunaux de Constantine, il en a été tout autant puisqu'ils ont été paralysés : pas d'audience ni même d'inscription d'affaire. A Skikda, les avocats ont répondu favorablement, hier, au mouvement de grève enclenché par la corporation à travers le territoire national. A Bordj Bou Arréridj, le débrayage a été largement suivi. «Le taux de participation enregistré est de 100%», indique le responsable syndical, maître Boukhari Zine, rencontré devant le tribunal de Bordj Bou Arréridj. A Souk Ahras, l'appel de l'Union des barreaux d'Algérie a été suivi à 100% ; les tribunaux ont été paralysés durant toute la journée d'hier. Les textes qui composent l'avant-projet de loi devant régir la profession sont à l'origine d'un consensus autour du débrayage. Ce sont là les propos d'un gréviste : «La loi qui est actuellement au niveau de l'APN ne répond guère aux aspirations de la corporation en matière de régulation de la profession. Il y va de notre dignité.» La révision à la hausse des indemnités, l'indépendance de l'avocat et son immunité, le refus des taux de certaines charges fiscales et d'autres points qui attentent au métier d'avocat font partie des griefs des robes noires. A Batna, où l'on compte 2280 avocats, à Oum El Bouaghi, Biskra, El Oued, Ouargla et Illizi, on a répondu favorablement à l'avis de grève de trois jours. Ce qui fait un taux de suivi de 100% pour la région de Batna, apprend-on auprès de plusieurs avocats de la wilaya, qui ont ainsi boudé les audiences.