Au sixième jour de l'opération ininterrompue de sauvetage de Mahdjoubi Ayache, après sa chute dans un puits, au lieu-dit Oum Chemel, dans la commune d'El Houamed, sise à 80 km au sud-ouest du siège de la wilaya, le corps, qui n'a pas été extrait de cet ouvrage hydraulique réalisé en 2002, baigne vraisemblablement sans vie dans les eaux boueuses, qui n'en finissent pas de remonter. L'annonce de la mort de Ayache par le communiqué de l'APS, selon la déclaration du colonel Lalaoui Fouad, coordinateur des opérations de sauvetage au niveau de la direction générale de la Protection civile, n'a pas pour autant mis un terme aux travaux lancés par les sapeurs-pompiers de M'sila pour soustraire le corps du jeune homme des entrailles d'un monticule qui s'est constitué du fait des excavations enclenchées dans la précipitation autour de l'ouvrage pour sauver Ayache, qui n'a pas cessé de communiquer avec l'extérieur durant les deux premiers jours de sa chute. «Suppliant famille et voisins, raconte le père de Ayache, de tout faire pour l'extraire de ce lieu macabre.» Au moment où on met sous presse, l'opération continue. Les villageois, impliqués dans les réseaux sociaux, ont réagi contre les autorités locales, notamment le wali de M'sila, Hadj Mokdad, qui n'a fait son apparition, selon eux, qu'au quatrième jour de l'incident. Le commis de l'Etat a été pris à partie par la population qui a réclamé son départ. Selon les déclarations des citoyens de la région déshéritée, il ressort que l'opération de sauvetage n'a été menée que par les moyens des populations qui s'étaient solidarisées pour apporter leur assistance en mettant à la disposition des secouristes des engins d'excavation, des camions, des porte-chars, et de ravitaillement en carburant et tout ce qui est nécessaire pour le sauvetage d'une vie humaine. Les citoyens s'élèvent contre les autorités de la wilaya, notamment le wali, à qui il est reproché son mépris pour la population qui, s'offusque un citoyen de Oum Chemal, se trouve dans une «région mahgoura (délaissée). On est dépourvus de tout. Nos femmes accouchent dans les voitures durant le trajet vers la maternité, et ce, quel que soit le temps qui fait. Aucune autorité ne prend la peine de se rapprocher de nous pour écouter nos doléances.» Et un autre citoyen d'enchaîner qu'«aucune cellule de crise n'a été mise en place, on n'a fait que bricoler depuis le premier jour. On a fait des excavations autour de la conduite qui emprisonne Ayache sans pour autant parvenir à quoi que ce soit». Le frère de la victime a mis en avant les défaillances du wali de M'sila, à qui il a été reproché son «absence» face à ce grave incident qui a tenu en haleine l'opinion nationale et internationale. «Seule la population a fait acte de présence remarquable avec tous les moyens matériels et humains, alors que l'Etat était lamentablement absent», s'indigne-t-il. La seule chose, à laquelle les autorités de la wilaya de M'sila ont pensé, dira-t-on, est que face à la concentration de la population aux alentours du lieu de sauvetage, et redoutant une explosion de colère des citoyens, plus de 500 gendarmes ont été dépêchés sur les lieux.