Blida, une commune forte de ses 300 000 habitants ne fait pas l'exception. A Bab Sebt, au centre-ville, des latrines publiques se trouvent juste à côté du Palais des sports. Il y a les toilettes pour hommes à gauche, et à droite celles des femmes. Mais, en réalité, ce sont des toilettes mixtes.Un homme n'hésite pas à rentrer dans les toilettes des femmes sous le regard de celles-ci. A l'intérieur, c'est irrespirable. Les murs de la pièce censés être blancs sont devenus noirs de saleté. Ne parlons pas de l'état du lavabo qui est inutilisable et sur lequel est disposé un savon qui semble salir les mains plutôt que de les nettoyer. L'agent à l'entrée, un sexagénaire boitillant, attend qu'on lui verse ses dix dinars, prix de l'utilisation des toilettes. A part dégager l'eau à l'aide d'une raclette, le vieil homme ne se consacre aucunement à l'entretien de ces vespasiennes, uniques dans toute la ville. A l'université Saâd Dahleb (50 000 étudiants), chaque pavillon est censé être pourvu de toilettes. Le département d'architecture dispose de toilettes qui semblent n'avoir jamais été nettoyées depuis leur installation. «Il n'y a pas de toilettes pour demoiselles dans ce département, allez ailleurs», rétorque un agent à une jeune fille voulant aller au petit coin. Dans un autre pavillon, vers 15h, une femme de ménage ferme d'un tour de clé les toilettes. «C'est l'heure, je dois aller chercher mon fils», explique-t-elle. Tant pis pour ceux qui auront des besoins pressants à ce moment-là. En ce 19 novembre, date coïncidant avec la Journée mondiale des toilettes (Eh oui, même les toilettes ont leur jour et il y a toute une organisation internationale qui s'en occupe depuis 2001 !), les responsables des collectivités locales, d'institutions et organismes publics ou privés doivent prendre des initiatives afin d'arriver à mettre à la disposition du public un droit nommé… toilettes !