Le ministère de l'Education nationale se veut rassurant quant au bon déroulement de l'opération. A travers des correspondances adressées aux directeurs de l'éducation de chaque wilaya, il a fait part de sa «position équidistante» par rapport à l'ensemble des syndicats. Le département de Benbouzid exhorte ainsi l'administration, à cette occasion, d'observer «une extrême neutralité» et de veiller à «assurer toutes les conditions nécessaires pour un déroulement bon et transparent du scrutin». Cette missive du ministère de l'Education, à la veille de cette élection, semble un moyen de se démarquer au cas où le scrutin serait entaché de fraude ou d'une quelconque irrégularité. Les syndicats autonomes sont sur le qui-vive, à la veille de ces élections qui vont déterminer le mode de gestion des œuvres sociales. Les travailleurs de l'éducation sont appelés à choisir le mode qui leur semble le plus approprié. L'enjeu est de taille. Plus de 3000 milliards de centimes dorment dans le fonds des œuvres sociales. Cette cagnotte aiguise les appétits. Les différents syndicats ont déjà affiché, dans leurs précédentes sorties médiatiques, leurs divergences sur ce dossier. En coulisses, les deux blocs – le Snapest, le SNTE, le ClA et le Satef d'un côté ; le Cnapest et l'Unpef de l'autre – escomptent chacun tirer son épingle du jeu. Chacun veut jouer de son «influence» auprès des travailleurs pour faire passer par voie électorale son choix. Mais pour autant, est-ce que les dés sont pipés ? Rien n'est moins sûr. Le Snapest, le SNTE et le CLA ont exprimé le «danger» qu'il y avait à opter pour une gestion centralisée, chapeautée par les commissions nationales et de wilaya. Ces syndicats n'ont-ils pas mis en avant, en guise d'argument, le flou et l'ambiguïté qui entouraient ce scrutin ? Pour ces syndicats, même si la voie de la démocratie est privilégiée, ils craignent le retour aux anciennes pratiques émaillées de dilapidations et de malversations.