Le rendez-vous tant attendu par les travailleurs de l'éducation nationale est enfin arrivé ! Le référendum sur le mode de gestion des 2 000 milliards de centimes, selon la tutelle, voire 4 000 milliards à en croire les syndicats du secteur, est prévu pour aujourd'hui. Il s'agit, en fait, d'un double scrutin où les travailleurs doivent se prononcer sur le mode de gestion des œuvres sociales et choisir leur représentant dans les futures commissions. Pour ce faire, deux bulletins sont mis à la disposition de l'électeur. Le bulletin n°1 est celui qui devra être glissé dans l'urne par ceux qui optent pour la gestion via des commissions de wilaya et nationale. L'électeur devra au préalable cocher le nom du candidat qu'il aura choisi pour le représenter au sein des commissions. Il aura accompli, ainsi, deux opérations en une : le mode et le représentant. Quant au bulletin n°2, il est destiné aux travailleurs qui veulent se prononcer pour la gestion des œuvres sociales au niveau des établissements scolaires uniquement. Il ne compte pas de listes de candidats aux commissions. Le débat sur scrutin qui commence aujourd'hui à 9 heures et se poursuivra jusqu'à 14h a lieu sur fond de polémiques, de convoitises et de divergences entre les différents et nombreux syndicats du secteur de l'éducation nationale. Normal quant on sait qu'il s'agit d'une lourde cagnotte de 2 000 milliards de centimes, selon la tutelle et 4 000 milliards de centimes selon les syndicats. Le dossier des œuvres sociales a été, ces dernières années, le cheval de bataille des syndicats du secteur qui ont contesté sa gestion “catastrophique par la FNTE”. Le conflit a pris des proportions qui ont contraint la tutelle à se pencher sérieusement sur le dossier et prendre des décisions après concertation avec les syndicats. Les enjeux, les divergences et les tergiversations étaient tels qu'aucun compromis n'a pu être trouvé. D'ailleurs, seuls deux syndicats Cnapest et Unpef ont poursuivi jusqu'au bout les négociations avec la tutelle et ont pu défendre le mode de gestion par des commissions de wilaya chapeautées par une commission nationale. Un mode que le reste des syndicats refusent catégoriquement en justifiant qu'il a été appliqué par la FNTE (UGTA) pendant 17 ans et les conséquences ont été des plus désastreuses. Pas la peine donc “d'opérer un changement dans la continuité car le problème n'est pas un problème d'homme”, a plaidé Meriane du Snapest. Snte, Snapest, Snapap, Cla, Satef et même la FNTE défendent le principe de la gestion par les établissements scolaires. Evidemment, une véritable bataille a été lancée ces dix derniers jours entre les différents syndicats. Les communiqués se suivaient et les accusations fusaient de toute part pour tenter de ratisser large. Certains observateurs affirment d'ores et déjà que le fait que l'arrêté soit aussi détaillé pour cette première étape du double scrutin prouve le penchant de la tutelle au maintien du mode de gestion au niveau wilaya et national, ce qui veut dire que les jeux sont faits. Mais les partisans de la gestion par les établissements restent optimistes et comptent sur leurs troupes pour permettre à chaque établissement de gérer ses fonds en son sein loin de toute autre hégémonie. À signaler, enfin, que les résultats sur le mode de gestion seront communiqués le 13 décembre prochain de même que le nouvel arrêté y afférent. S'en suivront alors d'autres étapes de finalisation des procédures nécessaires selon le mode qui l'aura remporté. MALIKA BEN