Il va sans dire que l'idée du nouveau wali de convoquer des réunions hebdomadaires avec les premiers magistrats des communes et walis délégués de l'ensemble de la capitale dans le but de mettre de l'ordre dans la cité est salutaire à plus d'un titre. Les rendez-vous des covilles sont censés eux aussi apporter un plus à la collectivité. Cela permettra de suivre l'évolution des réalisations entreprises sur la base de prises de décision et constater l'état des lieux de la cité dont la gestion ne laisse pas moins à désirer. A l'époque du CPVA, laisse-t-on entendre, il y avait moins d'embrouilles dans la gestion des communes qui disposaient d'une capacité opérationnelle plus efficace. « Avec la naissance des Epic publics (Asrout, NetCom, Hurbal, Erma...), les choses ne semblent pas évoluer outre mesure comme nous le souhaitions », susurrent certains édiles qui se plaignent de ne pas avoir les coudées franches. Si la politique de la gestion et de l'entretien de la ville visait initialement à responsabiliser de manière claire chacun des établissements, force est de constater que les Epic ménagent leurs efforts quant aux moyens d'action (équipements et personnels), sinon à passer leur temps à se renvoyer la balle sous prétexte que le champ d'intervention ne relève pas de leur compétence. Il en va de même avec les P et T, l'ADE, Sonelgaz ou l'hydraulique qui interviennent dans des tronçons de voirie sans assurer la remise en l'état. Alors que la loi (v/JO n°78 du 5 décembre 2004) relative au réseau routier public stipule dans son art.17 qu'« aussitôt après l'achèvement des travaux, le permissionnaire est tenu d'enlever tous les décombres, dépôts de matériaux, débris et immondices, de réparer immédiatement tous les dommages qui auraient pu être causés à la voie publique ou à ses dépendances ». Ce qui est loin d'être le cas. A vrai dire, il y a quelque chose qui ne tourne pas vraiment rond dans la cité urbaine qui ploie sous le poids de la morosité. Un paysage urbain qui se plaît dans son décor qu'illustrent ses ordures empilées à chaque coin de rue, ses gravats amoncelés par-ci par-là, ses avaloirs obstrués, ses regards éclatés dans ses rues fangeuses et poussiéreuses, ses trottoirs hideusement revêtus bordant une chaussée médiocrement bitumée et sans caniveaux, sa couture végétale qui rapetisse... Et la liste n'est pas moins exhaustive. Peut-on, dès lors, parler de politique de la ville et de son développement lorsque la coordination entre les différents intervenants dans la voirie, par exemple, fait défaut ? Lorsque celle-ci pâtit d'une vision stratégique ? Tout semble en tout cas donner matière à se remettre en question et repenser la gestion d'une ville. D'une capitale censée être belle.