Au deuxième jour de Palestine Live, événement organisé en solidarité avec les Palestiniens, le public fut toujours au rendez-vous. Le film de Mohammed Alatar projeté, Jerusalem The East Side Story, revient sur les difficultés d'un peuple qui vit au quotidien les souffrances que leur impose l'Etat d'Israël. Le réalisateur Alatar a su, convenons-en, interroger les pierres d'une ville où se morfond un peuple qui n'en finit pas de subir les privations. Après Iron Wall, Mohammed Alatar fait une radiologie des politiques de confiscation mises en branle par l'Etat hébreu, depuis le début du siècle dernier. Lieu choisi : Jérusalem Est qui voit sa population autochtone arabe perdre ses terres qui se rétrécissent comme peau de chagrin. Le mur de séparation, de la honte, n'a fait que rendre la situation ingérable. Alatar insiste sur cette valeur de la terre, sa sacralité. Sans une solution sur le statut de cette ville, rien de vraiment important ne se produira au Moyen-Orient. La paix durable, le terme fut tellement galvaudé, ne se fera qu'à ce prix, lequel doit être payé par toutes les communautés, assène le réalisateur. Après ce film poignant qui parle de l'apartheid subi par un peuple, c'est le tour de l'art que ce même peuple s'évertue à produire d'apparaître au public de la salle de l'OREF. Le trio Khoury, c'est ces artistes qui reprennent le répertoire classique et y additionnent des compositions plus personnelles. Plusieurs influences sont reprises, du jazz et même les sonorités bretonnes et flamenco chez ces artistes jordaniens d'origine palestinienne. Un peuple qu'on prive peut produire des artistes de cette trempe qui ont su faire des compositions intéressantes. Les trois ont chacun un parcours atypique. Elia Khoury au oûd est le plus âgé des trois frères, à l'issue de sa formation à Istanbul, il côtoie de grands noms tels que Mounir Bashir, Ihsan Ozgen et Mutlu Torun, spécialistes de oûd et de musique orientale. L'obtention d'un master lui permet d'enseigner en Jordanie. Il jouera dans de nombreux festivals de oûd en Jordanie et à l'étranger où il a fait, assure-t-on, bonne impression. Basil Khoury, violoniste vertueux, commence, insiste-t-on, par une formation classique puis se consacre au violon oriental. Après avoir obtenu avec la plus haute mention son diplôme de l'association des écoles royales de musique (Associated Board of the Royal Schools of Music), il rejoint le département de musique de l'université jordanienne et reçoit sa licence d'interprétation musicale. Il travaille sous la direction du chef d'orchestre Daniel Barenboim, et participe à de nombreux festivals. Benjamin du groupe, Osama Khoury, qui joue du qanun, se distingue, lui, à l'occasion de concerts et de festivals en sa qualité de soliste. A l'instar de Basil, il représente la Jordanie dans le cadre des rencontres internationales de qanoun.