Le RCD est déterminé à poursuivre son combat pour exiger une surveillance internationale des processus électoraux en Algérie. « La surveillance massive des élections sera l'une de nos préoccupations principales », a affirmé le président du parti, Saïd Sadi. Dans une allocution prononcée à l'ouverture, hier à Zéralda, des travaux de l'université d'été du RCD, le docteur Sadi place le détournement de la volonté populaire et « la falsification des suffrages universels » comme les principales causes de la crise politique que connaît le pays. « Nous sommes partis de coup d'Etat en coup d'Etat pour passer au détournement des voix des électeurs et arriver par la suite à la généralisation de la corruption », a-t-il analysé. Selon lui, l'organisation des élections entachées de fraude conduit inéluctablement à la mise en place d'un pouvoir illégitime qui mène par la suite à la généralisation du phénomène de la corruption. Dans ce sens, le leader du RCD souligne le manque de transparence qui caractérise la vie économique du pays. Poursuivant son constat général sur la situation sociopolitique du pays, Saïd Sadi dresse un tableau sombre. De la justice au mode de gouvernement en passant par les questions sociales, il n'y a, selon lui, que des dysfonctionnements. Ainsi, l'orateur critique l'attitude adoptée par le gouvernement par rapport à la crise financière mondiale avant et après l'élection présidentielle du 9 avril dernier. « Comme pour la grippe aviaire, quand on disait que les oiseaux migrateurs ne passent pas par l'Algérie, nos gouvernants assuraient que la crise financière mondiale ne toucherait pas le pays. Ils ont trouvé une formule magique en disant que cette crise va nous épargner. Quelques mois plus tard, les mêmes responsables ont pondu une loi de finances complémentaire pour 2009 (LFC) tout en brandissant la menace de la crise économique », a-t-il relevé. M. Sadi dénonce également le traitement réservé aux jeunes harraga. Le durcissement des lois contre cette frange de la société, indique-t-il, n'est jamais une solution. La question des jeunes cadres qui quittent massivement le pays a également été évoquée. « Avec quoi peut-on construire l'avenir d'un pays, quand une société jette ses enfants à la mer et laisse filer son encadrement ? », apostrophe-t-il. Revenant sur la question de la liberté de la justice, le premier responsable du RCD note l'emprise du pouvoir politique sur le pouvoir judiciaire dans la mesure où, estime-t-il, « les magistrats fonctionnent par des coups de téléphone ». « Nous avons déposé plainte contre un maire d'Alger-Centre pour agression contre le siège de notre parti. Et le juge a refusé l'enregistrement de notre plainte. La justice refuse a priori d'enregistrer une plainte d'un justiciable. C'est plus grave ! », a-t-il déplorél. Sur le plan régional, Saïd Sadi appelle aussi à la résolution des problèmes des frontières entre les pays du Maghreb, en particulier l'Algérie et le Maroc. « Il ne faut pas attendre à ce que l'Union européenne ou des puissances étrangères nous imposent le règlement des problèmes entre les pays du Maghreb », a-t-il dit.