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« Nous voulons qu'il n'y ait plus amalgame entre “Marocain” et “Musulman” »
O. R. (Membre du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles Mali)
Publié dans El Watan le 19 - 09 - 2009

Un groupe de six jeunes Marocains seront traduits devant la justice pour « tentative d'incitation à la rupture du jeûne en public » durant le Ramadhan. Cette décision a été prise après que ces personnes, dont une journaliste marocaine, ont tenté d'organiser un rassemblement à Mohammedia (80 km au sud de Rabat) en vue de « rompre publiquement » le jeûne pour protester contre une « loi qui punit la non observation du jeûne pendant le Ramadhan au Maroc ». Entretien avec O. R., l'un des responsables du mouvement, qui requiert l'anonymat par crainte de représailles des services de sécurité marocains.
Votre mouvement lutte pour l'abrogation de l'article 222 du code pénal, une loi qui punit le non-respect du jeûne pendant le Ramadhan. Pour cela, une tentative de rupture publique de jeûne a échoué la semaine dernière : racontez nous…
Le groupe MALI (Mouvement alternatif pour les libertés individuelles) a été créé il y a quelques semaines sur facebook. L'objectif était de provoquer un débat sur les libertés individuelles au Maroc, réprimées par l'arsenal juridique, sachant que cet arsenal juridique présente des incohérences à la fois avec la Constitution du Maroc et le droit international. L'article 222 criminalise la rupture du jeûne en public pendant le mois de Ramadhan. Cet article a été le sujet premier puisqu'on était au mois de Ramadhan. Donc, on a décidé d'organiser un pique-nique symbolique dans une forêt à côté de Mohammedia, et non devant la gare comme l'ont dit les médias marocains. Le but n'était donc pas de provoquer, mais d'attirer l'attention de l'Etat marocain sur cette revendication.
Qu'est-ce qui motive votre association ? Le Maroc est un pays musulman…
L'Etat marocain a ratifié plusieurs conventions internationales et reconnaît la Déclaration universelle des droits de l'homme. Celles-ci reconnaissent la liberté du culte aux citoyens. Nous voulons qu'il n'y ait plus amalgame entre « Marocain » et « musulman », parce que tout simplement, ce n'est pas la même chose !
Vous avez dû faire face à une levée de boucliers des milieux conservateurs …
Cette levée des milieux conservateurs ne s'est pas encore matérialisée dans la rue. Ils ont annoncé manifester ce soir (jeudi soir), on attend de voir. Ils se sont plutôt manifestés sur le net et à travers les médias. Le traitement subjectif des médias marocains en a rajouté une couche. Une majorité des supports a induit en erreur l'opinion publique à travers de fausses informations.
Ne pensez-vous pas que ce genre d'initiative est encore un peu trop « décalée » dans les pays du Maghreb et qu'un pays comme le Maroc n'est pas encore prêt pour accepter des principes comme la laïcité ?
Je crois que les droits de l'homme sont indissociables, et qu'un jour ou l'autre, il faut attaquer ce front des libertés individuelles. Et pourtant, le Maroc, dans les années 1970, était plus progressiste qu'aujourd'hui. Si certains pensent que notre pays n'est plus prêt aujourd'hui à ce débat, c'est que les forces politiques font défaut. Et que la situation économique et sociale met de l'ombre sur ces questions, considérées – à tort – comme la panacée de mouvements sociaux de pays développés. Or, les problématiques se posent au Maroc comme dans ces pays-là. Nous avons aussi des minorités sexuelles réprimées, l'avortement interdit… Le pire, c'est que la société marocaine se permet tout ce qui est puni par la loi et même par les préceptes de la religion islamique, mais en cachette. C'est une affaire d'hypocrisie, et nous voulons en finir avec l'hypocrisie. Si le Maroc aspire à la modernité, il faut qu'on en finisse avec cette schizophrénie ambiante.
Quel sera le sort des organisateurs de la marche ?
Que risquent-ils ? En principe, dans la loi marocaine, nos camarades ne risquent rien. La rupture du jeûne en public, punie par l'article 222 du code pénal, n'a pas eu lieu. Donc, il n'y a pas de motif valable pour une poursuite judiciaire. Mais on constate que tous ceux qui ont participé à cet évènement ont été convoqués ou interpellés par les forces de l'ordre en vue d'interrogatoire. Il y en a même qui ont passé la nuit chez la police judiciaire. Jusque-là, on ne sait pas comment se sont déroulés les interrogatoires, et personne ne peut spéculer sur la suite des évènements.
En Algérie, des non-jeûneurs ont été incarcérés puis relâchés, car ils avaient mangé pendant le Ramadhan. Pensez- vous que le phénomène est régional ?
Je ne sais pas s'il faut considérer ces actes comme un phénomène, parce qu'il y a l'acte politique qui a un objectif, et il y a aussi l'imprudence de certains, ou leur j'm'en foutisme, je ne connais pas les réels mobiles des personnes actuellement incarcérées. Il ne faut pas s'amuser à établir des liens entre ces évènements, sinon leur absurdité. Il faut que les Etats de la « région » décriminalisent cet acte, qui n'est que la jouissance d'une liberté internationalement reconnue.
De prochaines actions ...
Des actions de communication d'abord. Nous ne sommes pas un groupe anti-Islam. Nous sommes un groupe pour la laïcité et la défense des droits et des libertés individuels. Nous avons expliqué, dans un communiqué paru jeudi 17 septembre dernier, que nous étions solidaires des Tunisiennes qui se font lyncher pour avoir mis le hijab, ou des Tunisiens qui se font harceler sur le chemin de la mosquée. Notre objectif, c'est d'attirer l'attention sur les incohérences du droit marocain avec le droit international. Des incohérences qui coûtent cher aux citoyens marocains qui veulent jouir de leurs droits et de leurs libertés.


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