Ghazaouet donnait l'apparence d'une ville morte pendant les deux jours de l'Aïd. Il était impossible de se procurer une baguette de pain ou un sachet de lait. Les seules activités commerciales qui prospéraient ces deux derniers jours sont les commerces de jouets ou encore les gargotiers ambulants qui ont squatté les trottoirs de la rue principale, proposant des sandwichs de merguez grillées qui datent de trois ou quatre jours sans aucune règle de l'hygiène. Et ces marchands de brochettes à risque affichent des baguettes de pain par dizaines ! Mais ce qui attire l'attention le plus lorsqu'on parcourt les ruelles de la ville, ce sont les « escrocs », ces personnes sans scrupules qui organisent des jeux de hasard pour soutirer aux enfants la menue monnaie récoltée ici et là. Pour ce qui est des transporteurs publics, notamment ceux qui assurent la liaison entre Ghazaouet et Sidi Amar, l'une des plus grandes agglomérations de la ville, la notion du service public est complètement ignorée.