Du nouveau dans l'enquête sur les sept moines trappistes du monastère de Tibhririne à Médéa, enlevés et assassinés en mai 1996. Le ministère français de la Défense a retrouvé 20 documents secrets liés à la mort des sept religieux avant de les transmettre la semaine dernière à la commission consultative du secret de la Défense nationale qui devra se prononcer sur l'opportunité de les déclassifier ou non d'ici à deux mois, selon le journal le Figaro d'hier. Cette initiative intervient à la suite de la demande introduite le 20 août dernier par le juge Marc Trévidic, chargé du dossier, visant à lever le secret-défense qui entoure cette affaire. Deux autres ministères, l'Intérieur ainsi que les Affaires étrangères avaient également été destinataires de la même requête. L'enquête sur la mort des sept moines avait été relancée en juin dernier lorsque le général François Buchwalter, attaché de Défense à l'ambassade de France à Alger entre 1995 et 1998, a fait une déposition inédite devant le même juge. Le général y affirmait que les religieux avaient été tués suite à une bavure de l'armée algérienne qui aurait bombardé un campement terroriste dans lequel se trouvaient les religieux. Buchwalter précisait tenir son témoignage d'un officier algérien dont le frère aurait participé à ce présumé raid meurtrier. Enlevés dans la nuit du 26 au 26 mars 1996 par le GIA (groupe islamique armé), les moines ont été exécutés le 21 mai de la même année. A l'époque, deux communiqués du GIA avaient d'abord revendiqué leur enlèvement puis leur décapitation.