Une rixe verbale se termine par deux coups de feu tirés à bout portant à l'aide d'un pistolet Beretta sur un jeune de 30 ans. L'auteur du crime prend la fuite et l'enquête piétine. Bouleversé, le père de la victime réclame son droit à la justice… Deux balles tirées à bout portant par un individu ont mis fin à la vie pleine d'espoir de Samir Daoud. Agé à peine de 30 ans, père de deux petites filles en bas âge, le défunt ne se doutait nullement que la mort l'attendait sur l'autoroute de Dar El Beïda-Ben Aknoun, à Alger, en cette belle journée du 9 septembre. A bord de son véhicule et en compagnie de son copain, il avait pour habitude, en ce mois de Ramadhan, d'aller chaque jour à Boufarik pour acheter de la zlabiya à ses enfants et son grand-père. Ce jour-là, les voitures circulaient pare-chocs contre pare-chocs. Subitement, un véhicule noir, de type Atos, est sorti de la file. Avec des codes phares, le conducteur a tenté de se frayer un passage et Saïd, d'un geste de la main, lui a fait signe de patienter. Arrivé au niveau de ce dernier, une altercation verbale s'ensuit et les deux hommes s'échangent des insultes avant que la circulation ne reprenne et que Saïd démarre sa voiture, laissant son interlocuteur derrière lui. Pris de colère, ce dernier accélère pour le rejoindre et se mettre à son niveau. Il tire un pistolet et lui tire deux balles à bout portant. La première traverse la nuque de Saïd, qui s'affaisse sur le volant et la seconde le bras et le dos de son ami. Les coups de feu créent une panique indescriptible parmi les automobilistes, à quelques dizaines de mètres de la caserne de la garde présidentielle. Le tueur continue alors sa route en toute quiétude. Les gendarmes arrivent sur les lieux, mais Saïd est déjà mort et son copain, grièvement blessé, se vide de son sang. La nouvelle tombe tel un couperet, plongeant la famille dans une véritable tragédie. Bouleversé, le père, un cadre d'Air Algérie, frappe à toutes les portes pour arrêter et poursuivre l'auteur du crime. Les gendarmes n'ont pas pu lui mettre la main dessus. Le témoin direct de la scène vient juste de se réveiller de son coma, mais n'est pas encore en mesure d'établir le portrait robot, alors que les automobilistes qui étaient présents sur les lieux n'ont pas eu le réflexe d'apporter leurs témoignages pour arrêter rapidement l'auteur. A ce titre, le père de Samir s'est présenté hier à la rédaction pour lancer un appel à témoin : « Je voudrais que les témoins de ce crime nous aident à identifier celui qui a rendu mes deux petites-filles orphelines. Quel que soit son statut, l'auteur ne doit pas jouir de l'impunité. Mon fils n'a rien fait pour mériter une telle mort, même si au fond je sais qu'il doit être au Paradis. Il est mort en jeûnant, après avoir accompli sa prière et durant les dix derniers jours du Ramadhan. Mon deuil ne peut être fait, si celui qui l'a tué reste impuni. Il faut que justice soit rendue pour que l'âme de mon fils puisse reposer en paix… », déclare les larmes aux yeux le père du défunt. Il affirme avoir été entendu par le procureur du tribunal d'El Harrach, mais à ce jour, aucune information sur le tueur ne lui a esté donnée. Il redoute que ce dernier, de part son statut ou son rang, puisse être protégé. De ce fait, il prie toutes les personnes à même de l'aider à faire le portrait robot de l'auteur du crime de prendre attache avec lui ou avec les services de sécurité. Un appel à témoin qui, espérons-le, puisse rendre justice à la famille Daoud.