Lyon De notre correspondant Ils dénoncent l'inscription, sur ce monument, des noms des victimes survenues après le 19 mars, dont certaines liées à l'OAS. Le 28 février, le secrétaire d'Etat, Marc Laffineur, a présidé une cérémonie d'installation d'une liste supplémentaire de 1585 noms de victimes civiles disparues pendant la guerre d'Algérie, notamment après le cessez-le-feu contesté et combattu par l'organisation criminelle OAS. La Fnaca, association spécifique des combattants d'Afrique du Nord, considère qu'une «telle initiative contribue à la confusion des mémoires et au détournement de la vocation initiale du Mémorial sur lequel ne figurent même pas tous les noms des soldats morts en Afrique du Nord. Le gouvernement cède ainsi aux pressions des mouvements extrémistes, à la veille d'une élection importante, alors qu'il persiste à refuser, dans le même temps, la commémoration officielle du cessez-le-feu du 19 mars 1962 et qu'il existe déjà un Monument aux disparus inauguré officiellement à Perpignan en 2007». Ce dernier avait été édifié après la pression des nostalgiques du Cercle algérianiste. «La Fnaca rappelle que le Mémorial du quai Branly, résultat de plusieurs décennies d'action des anciens combattants, est destiné à rendre hommage aux seuls militaires et supplétifs ayant trouvé la mort au service de la France». Ainsi, à l'origine, ce Mémorial, voulu par le président Chirac en 2002, était édifié pour rendre hommage aux 30 000 militaires morts pour la France en Afrique du Nord, dont une liste partielle de près de 25 000 noms défile en permanence sur l'écran électronique. Déjà, en 2010, le secrétaire d'Etat, Hubert Falco, décidait d'y faire ajouter les noms des civils ayant trouvé la mort le 26 mars 1962, rue d'Isly à Alger, à l'issue d'une manifestation à caractère insurrectionnel, organisée par l'OAS. Cette démarche gouvernementale avait déjà suscité l'indignation de la Fnaca et de nombreuses autres associations d'anciens combattants. L'autre association d'anciens combattants français en Algérie, l'Arac, (Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre, créée par Henri Barbussse après la Seconde Guerre mondiale), estime que l'initiative du secrétaire d'Etat Marc Laffineur «est un détournement de la fonction initiale de ce monument». L'Arac milite pour «éclairer la guerre d'Algérie par une mémoire assumée appuyée sur la vérité historique, condition essentielle d'un rapprochement entre les deux pays ouvrant la voie à des rapports de coopération et d'amitié entre la France et l'Algérie et son peuple». Ce n'est pas gagné.