Jean-François Gavoury (président de l'Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS – Anpromevo) a assisté à cette cérémonie controversée, du 28 février, en hommage aux victimes civiles et disparus des combats d'Afrique du Nord, au Mémorial du quai Branly à Paris. Marc Laffineur, dit-il, était assisté notamment de Nicole Ferrandis (présidente de l'Association des familles des victimes du 26 mars 1962). Renaud Bachy (président de la Mission interministérielle aux rapatriés) l'accompagnait. Loin de l'apaisement qu'on souhaiterait 50 ans après la fin de la guerre, le ministre s'est réjoui de l'adoption définitive, la veille, de la proposition de loi relative à l'incrimination des insultes, injures et autres diffamations faites aux harkis. Il développa aussi l'idée inconvenante du rôle positif de la présence française en Algérie à travers les routes, écoles et hôpitaux qui ont pu y être construits. Absurde ! Comme si une Algérie souveraine n'en aurait pas construits elle-même si elle avait été en capacité de libre décision entre 1830 et 1962. Enfin, M. Gavoury note «qu'il a été fait référence aux noms de victimes d'événements survenus avant et après le 19 mars et non avant l'indépendance, ce qui laisse place à bien des interrogations sur certaines extensions». M. Laffineur a aussi fait l'annonce du projet de Mémorial aux Français rapatriés morts pour la France. Et, pour faire bonne mesure avec une mémoire très Algérie française, le public a eu droit, après La Marseillaise, à une interprétation du Chant des Africains.