Radia Abed, présidente du Syndicat professionnel du livre (Spl) et directrice de la maison d'édition Sedia, apporte, dans cet entretien, un éclairage sur les conditions de la tenue du Salon international du livre d'Alger (Sila). Que font les éditeurs actuellement ? Beaucoup d'importateurs ont cessé les importations par manque de trésorerie. Pour Sedia, nous avons dû, avec beaucoup de difficultés, ouvrir un crédit documentaire et nos livres arriveront dans les prochains jours. Par contre, le Sila n'est pas touché par la LFC, car il entre, et ce, depuis sa création, dans le cadre d'une importation temporaire exonérée de droits et taxes. Qu'aura le citoyen, finalement, comme produits au Sila ? A ce jour, les éditeurs ne savent pas encore s'ils vont y participer. Le Sila, qui est devenu récemment le Festival international du livre d'Alger (FILA) vient d'être délocalisé au 5 Juillet, sous un chapiteau. Cela s'est fait sans concertation avec les éditeurs et sans préavis. Nous l'avons appris par la presse, mardi dernier, à un mois du salon. Nous avons entamé une concertation avec le commissariat pour revenir à la Safex, selon la volonté des éditeurs et des importateurs. La Safex n'areçu aucune information officielle de délocalisation. Nous sommes dans l'attente d'une réponse claire du commissariat du salon. En fonction de cette réponse, nous déciderons de notre participation ou non au SILA, qui est l'événement culturel le plus important de l'année. Quelles réactions du côté des pouvoirs publics ? Au sujet de la LFC, malgré notre lettre ouverte au président de la République intitulée « SOS, livre en péril ! », nous n'avons eu aucune réponse à ce jour. Je ne peux pas imaginer que les pouvoirs publics restent insensibles à nos préoccupations. La chaîne du livre est véritablement en danger. Quel est alors l'avenir du livre en Algérie ? Nous ne savons pas. Les difficultés s'accroissent de jour en jour. Au problème du lectorat faible s'ajoutent aujourd'hui des mesures drastiques qui empêchent l'importation du livre et du papier et ne favorisent même pas la production nationale puisque le papier est également touché.