Bien que réceptionné malgré les réserves émises, ce mégaprojet n'a pas été livré dans le respect des normes admises, ce qui a fait retarder l'exploitation de pas moins de 4000 ha de terres. S'il est un secteur qui fait parler beaucoup de lui, en mal, à Tiaret, c'est sans conteste celui de l'hydraulique. Pour ne citer que les grands projets sujets à controverse, à l'exemple de celui dit réalisation d'une station de traitement et d'épuration des eaux ou de ceux qui n'ont pas été à la hauteur des moyens financiers engloutis, il y a matière à raviver tous les mécontentements. La station d'épuration, bien que réceptionnée malgré les réserves émises, n'a pas, comme souhaité par ses promoteurs, été livrée dans le respect des normes admises, c'est-à-dire une eau épurée, ce qui a fait retarder l'exploitation de pas moins de 4000 ha de terres. Une station qui ne fonctionnerait que cycliquement, diront les initiés, vu les conditions climatiques de la région. Plus concrètement, il faudrait s'attendre à ce que cette station ne fonctionne que durant l'été, car l'épaississement mécanique des boues et la déshydratation thermique auraient été totalement ignorés dans cette étude. Les techniciens consultés disent, sous le couvert de l'anonymat, qu'il faudrait « plus de six mois sous un climat humide pour faire sécher à l'air libre les boues », d'où cette question lancinante de savoir combien de temps faut-il pour récupérer et évacuer ces boues alors qu'elles auraient pu l'être mécaniquement. Devrait-on s'attendre à une hibernation de six mois ? Situation inextricable La station, réceptionnée quelques jours avant le départ de l'ex-wali, reste un autre cadeau empoisonné que Sellal, attendu ce jeudi à Tiaret, tentera d'élucider. Sa réception provisoire, qui intervenait au moment de la nomination d'un nouveau directeur de l'hydraulique après le décès de feu Benfatima, a rendu encore plus inextricable la situation, sachant qu'en plus des 270 milliards pour sa réalisation par la firme Allemande Lind, conjointement avec Cosider, elle nécessite des travaux d'appoints. Induits par la réalisation d'une station de relevage à Tiaret tout comme l'acheminement des eaux usées des communes de Sougueur, située à 26 km ainsi que de Dahmouni, 17 km, les travaux relèvent d'une gageure dont seuls les initiateurs du projet connaissent le secret. Cette variante, qui nécessite la fourniture et la pose de plusieurs dizaines de kilomètres de canalisations de gros diamètre, très coûteuses, et plusieurs stations de relevage, compte tenu de la topographie de la région, a-t-elle fait l'objet d'une étude technico-économique et, a fortiori, a-t-elle reçu l'aval du département concerné. Même fonctionnelle, cette station ne sera-t-elle pas saturée à moyen et long termes dans l'éventualité de la déconnexion de Sougueur (deuxième gros centre urbain après Tiaret). Ce mégaprojet aurait pu atténuer les appréhensions si, après toutes ces dépenses, Tiaret ne recélait pas encore ces dizaines de fosses septiques, sans compter ces bidonvilles où les habitants continuent de vivre dans des conditions sanitaires préoccupantes…