Depuis une semaine, il règne une ambiance exécrable dans les structures de santé, notamment à l'école paramédicale. Initialement, c'est la mise sur la voie publique de plusieurs documents de gestion courante savamment distillés qui a créé un état de suspicion envers la directrice et son staff. Relayée par des articles de presse, la campagne finira par s'amplifier, au point de provoquer une rapide réaction des responsables qui diligenteront une commission d'enquête dont les investigations auraient concerné le personnel. Ceci aura pour premières conséquences consternation et condamnation de l'ensemble des directeurs exécutifs tenus au devoir de réserve. Condamnation et solidarité que partageront également nombres d'élus choqués par la tournure des évènements, d'autant que les annonces son intervenues le jour de l'ouverture de la session, obligeant le DSP, en déplacement à Alger, à rentrer en hâte. Comme tétanisé, aucun élu n'osera s'exprimer dans l'enceinte de l'APW. Toutefois, une réaction coordonnée serait en préparation, d'autant que ce déballage n'a pas échappé à la première responsable de la wilaya qui serait fortement inspirée de reprendre tout le dossier de la santé à la prochaine session. Des documents dérobés mettent le feu aux poudres Tout avait commencé par la mise en circulation de plusieurs documents administratifs dérobés au niveau de l'école paramédicale. Papiers qui tendaient à accréditer l'idée de l'existence de quelques malversations, notamment dans le recrutement, la passation de marchés, la gestion des œuvres sociales en relation avec les prestations de services à des tiers, la réparation et les polices d'assurance de matériels roulants, l'utilisation de bons d'essence ainsi que les inventaires consécutifs à un incendie au niveau d'une aile du foyer. Contactée par nos soins, la directrice affirmera que tout avait commencé en septembre 2004 lorsqu'elle surprendra un syndicaliste en compagnie d'une femme de ménage au niveau d'un dortoir. Les deux employés feront l'objet d'une remontrance qui aurait mal tourné. La mise à nu d'une machination Un des employés incriminés lui aurait publiquement manqué de respect. S'ensuivra une altercation qui fera réagir deux syndicalistes qui démissionneront, et 38 employés qui signeront une lettre de retrait de confiance à leur représentant. Dans la foulée, une pétition signée par 2/3 des employés sera rédigée à l'intention du wali, lui demandant d'intervenir pour mettre fin au climat délétère qui s'installait au sein de l'école. C'est dans cette ambiance qualifiée par ces travailleurs de déshonorante pour l'institution que des documents, accompagnés d'une lettre anonyme, commenceront à circuler. La directrice y est accusée de malversations et de passe-droits que la commission d'enquête réfutera dans leur totalité. Ainsi, en ce qui concerne la gestion des œuvres sociales, le trésorier nous dira que la dotation ne serait que de 53 millions de centimes au lieu de 80 millions avancés dans la lettre anonyme. Pour ce qui est de la destination des intérêts engrangés lors des prestations, il affirmera que des ristournes ont été versées à l'ensemble des travailleurs ayant participé aux opérations liées aux activités du restaurant. Accusée d'avoir gonflé l'inventaire des objets disparus suite à un incendie, la directrice s'abritera derrière les fiches d'inventaire et une série de photographies prises sur le lieu du sinistre. Toutefois, assurée du soutien de son supérieur hiérarchique et de l'ensemble des personnels, elle n'exclut pas de recourir à la justice pour confondre l'auteur de la lettre anonyme qui serait également derrière la diffusion des documents administratifs. Cette affaire qui semble montée de toutes pièces - à en croire le rapport élogieux établi par la commission d'enquête -, ne serait que le prélude à une véritable mise à nu d'une machination que la majorité des travailleurs qualifie d'indécente et d'indigne. Ce qui les incitera à convoquer une AG que l'UGTA ne cautionnera pas, exigeant au préalable la réintégration des syndicalistes. Exigence qui ne sera pas du goût des travailleurs qui se passeront de la présence de l'UT et qui décideront, en présence d'un huissier, de dissoudre purement et simplement la section syndicale de l'école.