Dans le cadre de l'hommage rendu à Mahmoud Darwich, un concert de musique du chanteur palestinien, Moneïm Adwan, a eu lieu vendredi soir à la salle Ibn Zeydoun de Riad El Feth. Le regretté Mahmoud Darwich était une figure emblématique de la culture palestinienne. Il était à la fois un homme de paix et de justice qui savait à la perfection émouvoir plus d'un, grâce à sa poésie ciselée et pathétique, relatant l'histoire de son pays, de la vie quotidienne palestinienne et de l'amour. L'esprit de ce grand écrivain arabe a plané tout au long de la soirée de jeudi dernier. C'est dans une salle archi-comble que les spectateurs sont venus s'enivrer des poèmes de Mahmoud Darwich et de certaines compositions personnelles du talentueux artiste Moneïm Adwan. A la fois compositeur, oudiste et chanteur palestinien, cet artiste à la voix haute, a su capter l'attention de l'assistance. Durant près d'une heure, les présents ont été indéniablement charmés et bouleversés par la portée des vers déclamés. Vers 19h, les quatre musiciens — tous vêtus de noir — prennent place. Après l'exécution de quelques notes musicales, le leader du groupe, Moneïm Adwan, aura une pensée affectueuse au regretté Mahmoud Darwich. Il dira à ce propos : « Alef salam âala el chahid Mahmoud Darwich ». Le quatuor est au summum de la concentration. Les musiciens se lancent dans des notes épurées et douces à la fois. Le rendez-vous est alors à la nostalgie et à la tristesse. Le répertoire est étrenné par Je suis vivant, je sais ce que je veux. Suivront d'autres proses lues dans un premier temps pour être ensuite interprétées par le chanteur. Suivra un titre délicieux Ana derouich abou el daraouich où le jeu du ney, exécuté par l'Egyptien Shaban, était tout simplement merveilleux. D'autres chansons, aussi langoureuses les unes que les autres, seront à l'honneur dont entre autres Ouhibouka yaoumen ou arhal, Law ini charii ou encore Ilah roudni illa watani. L'artiste Moneïm Adwan peut se targuer d'avoir présenté un programme oscillant entre des créations originales inspirées du patrimoine musical traditionnel palestinien et du répertoire classique arabe où les thèmes de l'exil, de la patrie perdue, de l'amour sublime et sublimé ont été évoqués. « Les textes chantés, ce soir, ont mis en mouvement la tradition pour que ces traditions restent vivantes, tout en suivant le chemin d'une évolution parfois difficile dans un pays opprimé. Je suis soucieux de faire partager l'âme et la philosophie palestinienne à mon public », nous confiera-t-il, à la fin de la soirée.