Entre 6 000 et 6500 bus de transport des voyageurs sont en activité au niveau de la capitale, selon Boucherit Abdelkader, président de la Fédération des transporteurs de voyageurs et de marchandises (FTVM). Ce nombre sera maintenu même après la mise en circulation du métro et du tramway, indique l'orateur. Pour seul changement, il évoque les itinéraires qui seront conçus et réajustés selon les besoins. « Les communes qui seront desservies par le métro et le tramway auront toujours besoins des bus pour leurs déplacements que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de la municipalité, puisque ces nouveaux moyens — métro et tramway ne passeront pas par tous les quartiers et localités », précise-t-il. Affirmant que l'utilité des bus sera confirmée encore davantage, une fois que le tramway et le métro seront opérationnels. Notre interlocuteur assure que les postes d'emploi générés par ce secteur ne seront pas menacés. « Certes la concurrence sera rude, mais cela permettra plutôt d'améliorer les prestations de services », indique-t-il. Pour le cas des bus vétustes toujours en circulation, il dira que les autorités publiques ont accordé un délai pour le remplacement de ces véhicules et c'est à leurs propriétaires de faire le nécessaire. Concernant la grande anarchie qui caractérise les lignes de transport des voyageurs au niveau de différentes communes, M. Boucherit explique cette situation par « l'inexistence de stratégie et d'un plan de circulation approprié ». Quant au déséquilibre dans l'alimentation des lignes, celui-ci révélera que « seules les destinations rentables sont dotées de nouveaux bus », pour les autres « même si le manque est flagrant, on ferme les yeux », regrette-t-il, ajoutant qu'il est contre « tout octroi de nouvelles autorisations d'exploitation sans une étude fiable des besoins réels exprimés ». Cette étude, explique-t-il, permettra de maîtriser la circulation routière et d'assurer un transport des voyageurs performant et permanent. Au sujet de la problématique de la densité de la circulation automobile à Alger et les espoirs mis dans le tramway et le métro pour désengorger les routes, il fera savoir qu'une fois tous les moyens mis à la disposition des citoyens, ces derniers n'auront plus besoin de se déplacer avec leur véhicule. « Il faudrait s'attendre à ce que les habitants laissent leur voiture chez eux et qu'ils optent pour le transport public, si celui-ci est performant », croit M. Boucherit. A propos de la situation actuelle, le président de la Fédération des transporteurs des voyageurs et de marchandises reconnaît que le secteur est caractérisé par « une grande anarchie et un manque sur certaines lignes », mais il tient tout de même à se féliciter « du travail accompli par les transporteurs privés ». Sur un autre plan, l'orateur n'a pas manqué d'insister sur l'amélioration du transport rural et lui accorder davantage d'intérêt.