Les négociations, qui devaient initialement être limitées à la seule journée de mercredi, ont été prolongées hier et une nouvelle réunion plénière a été annoncée en fin de journée pour tenter d'aboutir à un accord minimal sur une poursuite des discussions. Cependant, même cela ne paraissait tenir qu'à un fil. «Il y aura d'autres pourparlers», a ainsi déclaré sous le couvert de l'anonymat un diplomate d'un des pays du groupe «5+1», c'est-à-dire l'Union européenne et les représentants des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie, Chine) plus l'Allemagne. Mais le lieu et la date ne sont «pas encore connus», a-t-il ajouté. Côté iranien, le son de cloche était bien différent, un membre de la délégation affirmant pour sa part qu'«aucun accord n'a été conclu pour le moment», même si la réunion plénière pouvait encore permettre d'«aboutir» à un compromis. L'enjeu de la réunion de Baghdad était de tenter de jeter les bases d'un processus de négociations destiné à résoudre la crise autour de ce dossier qui empoisonne depuis des années les relations entre l'Iran et une partie de la communauté internationale, et fait planer la menace d'un conflit armé dans la région. Le groupe 5+1 veut obtenir des «garanties» de l'Iran qu'il ne cherche pas à fabriquer l'arme atomique, comme l'en soupçonnent certains pays occidentaux et Israël, tandis que l'Iran souhaiterait, notamment, la levée des sanctions économiques imposées par l'ONU et les pays occidentaux. Selon certains diplomates occidentaux, l'Iran souhaite enrichir de l'uranium, ce que refusent les 5+1. «L'Iran ne renoncera pas à son droit à l'enrichissement d'uranium, qui est garanti par le Traité de non-prolifération», a réaffirmé Saïd Jalili, le responsable iranien. Avant le début de la réunion, il avait espéré que les négociations constitueraient «le point de départ d'une nouvelle ère» entre l'Iran et la communauté internationale. De leur côté, plusieurs médias iraniens avaient accusé hier matin les grandes puissances de s'être alignées sur les positions d'Israël et exprimé leurs doutes sur les chances d'un succès.