Saïd Barkat a procédé à des changements à la tête de toutes les structures de son secteur. Un mouvement dans les corps des gestionnaires des établissements de la santé publique est actuellement en préparation. Des noms sont déjà annoncés. Parmi eux, des directeurs qui avaient déjà occupé des postes et relevés par instruction du chef du gouvernement pour malversation. Ces changements concernent en premier lieu les CHU et les EHS du Centre, notamment la capitale. Il s'agit, entre autres, de l'hôpital de Bab El Oued, de Mustapha Bacha, de Bologhine, de Kouba et de Belfort. Les directeurs des directions de santé publique (DSP) au niveau des wilayas sont aussi concernés par ce mouvement. Après avoir fait une véritable purge aux têtes des directions centrales, (direction de la pharmacie, direction des finances, direction des structures de santé, direction des relations internationales), au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat s'attaque aux institutions relevant de son secteur. Le personnel installé par son prédécesseur, Amar Tou, est progressivement écarté pour être remplacé par des « proches du médecin généraliste ». Depuis l'été dernier, des changements ont été opérés au niveau de toutes les structures relevant du ministère de la Santé. Le premier à être relevé de ses fonctions est le directeur de l'Institut de santé publique (INSP), suivi du directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) et de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA). Les deux premiers responsables sont des médecins généralistes qui ont déjà côtoyé le secteur, alors que le dernier est Pasteurien. Le tour est aux gestionnaires des établissements de santé. Ces changements seraient, selon certaines sources, planifiés par les collaborateurs proches de Saïd Barkat et en tête son chef de cabinet, qui était son bras droit au ministère de l'Agriculture. « Ce qui a provoqué actuellement une véritable cacophonie au sein de ce ministère et de ses annexes, surtout en cette période de tension, notamment pour les approvisionnement en matière d'équipement et de produits hospitaliers », rapporte notre source. D'ailleurs, une instruction ministérielle signée par le directeur des finances fraîchement installé, ex-militaire, a suscité des inquiétudes au sein de cette corporation. L'instruction en question, dont nous disposons une copie, s'adresse exclusivement aux DSP, elle instruit les responsables des établissements de santé pour « l'acquisition des centrales à vapeur, pour l'amélioration des conditions d'hygiène au niveau des établissements, pour le nettoyage et la désinfection des services médicaux ». Une copie à titre de compte rendu a été remise au ministre et au secrétaire général. La question qui se pose : pourquoi ce n'est pas la direction des équipements qui signe ce type de document et depuis quand la direction des finances et des moyens instruit les DSP pour l'acquisition d'un quelconque équipement ? D'autant que beaucoup d'hôpitaux disposent déjà d'équipements adaptés à la désinfection des blocs opératoires, salles de soins et réanimation, nous dit-on. D'après une source bien informée, le patron de l'entreprise qui commercialise ce type de machines, recommandées par la direction des finances au ministère de la Santé, serait un proche de l'un des hauts responsables au ministère de la Santé.