Dans son rapport, la commission économique et financière de l'assemblée populaire de la wilaya de Skikda a tenté une approche plus ou moins équilibrée lors de la dernière session. Elle a, au préalable, collecté un grand ensemble de chiffres et de taux sectoriels relatifs à l'investissement, sans pour autant parvenir à les disséquer ni à les commenter. Néanmoins, elle a réussi à glisser, dans son volumineux rapport, quelques lignes révocatoires de l'échec de l'investissement au niveau local. Elle a également péché par excès de phraséologie en rappelant l'éternel potentiel naturel de la wilaya. Bref, le rapport, qui peut servir d'outil didactique de base, n'a pas osé inclure une critique objective ni amorcer un diagnostic serein de la situation de l'investissement dans la wilaya. Dans le seul passage reconnaissant la faiblesse de l'investissement, on y décèle un semblant de gêne qui a d'ailleurs amené les élus à formuler ce manque en détournant la formulation. « En dépit des potentialités matérielles et humaines existant au niveau de la wilaya, il reste que celle-ci est à classer comme une wilaya qui n'attire pas l'investissement ». Une conclusion détournée comme pour jeter le discrédit sur les investisseurs et non sur l'outil local d'investissement alors qu'il était plus opportun de diagnostiquer la situation pour connaître l'origine du mal qui mine une wilaya carrément vierge. Un véritable Eldorado. N'empêche, le rapport des élus, même à l'état brut, reste tout de même un travail honorable dans ce sens qu'il laisse de grandes ouvertures de lectures. Ainsi, et dans le domaine de l'industrie et des mines, un pôle indéniable dans le véritable investissement, les élus, n'ayant apparemment rien trouvé à y inscrire, se sont tout simplement contentés de rapporter des investissements de Sonatrach. Ainsi, ce chapitre a été étoffé des unités du pôle hydrocarbures de Skikda. Tout y est passé, le CP1K, le RA1K, Polymed, LINDE, l'ENGI … Bref, tout ce qui a été investi par l'Etat et non par la wilaya. Les élus continueront sur cette lancée pour se permettre d'inclure le méga train GNL, le Topping, et même la station de dessalement comme étant « des projets en cours de réalisation »… Sans commentaire ! Pour le reste, le rapport cite plusieurs projets qui ont reçu l'aval du Calpi, et dans un grand listing, il cite des exemples de dépôts, des abattoirs, une menuiserie d'aluminium, un village touristique … Pour les autres secteurs, le rapport s'est permis un volumineux état des lieux alors qu'il aurait été plus approprié d'évoquer les projets d'investissements relatifs. Dans le secteur des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat, le rapport a inclu même le projet de construction de directions comme étant un investissement. Pour le transport, les projets du téléphérique et du dédoublement de la voie ferrée Ramdane Djamel-Annaba ont été cités alors que tout comme les projets d'hydrocarbures, ce sont des investissements sectoriels. Pour le tourisme, le rapport a rappelé plusieurs investissements de valeur, comme le village touristique, deux complexes 4 et 5 étoiles, ainsi qu'un hôtel d'affaires 5 étoiles. Les élus rapportent, dans ce même contexte, que sur les douze projets du secteur touristique, dix demeurent encore à l'arrêt. Pour le secteur agricole, le rapport revient longuement sur les investissements accordés dans le cadre des programmes nationaux de développement en dressant un long listing.
