Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a souligné mercredi soir à New York que de nombreux pays, que ce soit à titre individuel ou au nom des groupes régionaux, qui se sont exprimés sur la question du Sahara occidental devant la 4e commission de l'ONU, ont manifesté un « très grand intérêt » pour sa décolonisation. « Cet intérêt est un message très fort de la communauté internationale aux décideurs dans le monde et au Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'ils assument leurs responsabilités vis-à-vis de la décolonisation du Sahara Occidental », a-t-il ajouté. Plus de 55 pays, que ce soit à titre individuel ou au nom de groupes régionaux, se sont exprimés sur la question du Sahara occidental. « C'est une marque d'intérêt qui n'a pas été constatée par rapport aux autres questions de décolonisation », a affirmé M. Ould Salek, dans un entretien à l'APS, en marge du débat général de la 4e commission chargée de la décolonisation. Il a estimé aussi qu'elle « traduit un message très fort de la communauté internationale en direction des décideurs dans le monde et du Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'ils assument leurs responsabilités vis-à-vis de la décolonisation de la dernière colonie en Afrique, à savoir le Sahara occidental ». Le ministre sahraoui a relevé aussi que le débat sur le Sahara occidental « s'est taillé la part du lion des travaux de la commission », ajoutant que les pays intervenants ont réaffirmé que cette question était « un cas de décolonisation », et dénoncé le fait que « les Nations unies n'aient pas imposé au Maroc le respect de la légalité internationale ». Il a ainsi appelé à « la nécessité de permettre au peuple sahraoui d'exercer, dans les plus brefs délais, son droit à l'autodétermination, à travers un référendum libre, juste et transparent ». « L'autodétermination sinon la guerre » « Plusieurs pays, notamment l'Ouganda, membre du Conseil de sécurité, ont posé, également, la question de la violations des droits de l'homme et du pillage des ressources naturelles du Sahara occidental », a-t-il précisé. M. Ould Salek a, en outre, fait remarquer que « la très forte » présence de la société civile internationale, entre parlementaires, représentants d'ONG et de fondations, qui s'intéressent aux questions diverses des droits de l'homme et de la décolonisation, est « une autre preuve de la solidarité internationale dont jouit la cause sahraouie ». Par ailleurs, le responsable sahraoui a dénoncé les violations systématiques des droits de l'homme par le Maroc dans les territoires sahraouis occupés. « Hier (mardi ndlr) seulement, le Maroc a interdit à cinq militants sahraouis des droits de l'homme de regagner la Mauritanie. Ils ont été arrêtés et interrogés pendant plus de dix heures et leurs passeports ont été confisqués avant d'être assignés à résidence surveillée », a-t-il déploré. Commentant la lenteur avec laquelle est mené le processus de négociation entre les deux parties en conflit (Front Polisario et Maroc), le ministre sahraoui a regretté que le Maroc « ne veuille pas négocier, mais juste imposer ce qu'il appelle plan d'autonomie comme préalable aux négociations ». « Ce plan d'autonomie est un projet mort-né, que la communauté internationale a déjà rejeté et qui n'a été endossé ni par le Conseil de sécurité ni par l'Assemblée générale de l'Onu, ni n'a été accepté sur la table des négociations par les sahraouis », a souligné M. Ould Salek, ajoutant que le Maroc « est à cours d'arguments et son statut n'est autre que celui d'une puissance occupante qui viole le droit international ». Pour relancer ces négociations, le ministre sahraoui a annoncé que l'envoyé personnel du SG de l'ONU au Sahara occidental, M. Christopher Ross « pense effectuer, dans les plus brefs délais, une tournée dans la région pour arrêter une date, soit pour un nouveau round de négociations ou pour une autre rencontre informelle entre les deux parties ». « Le Front Polisario a déjà donné son accord à M. Ross pour poursuivre les négociations sur la base des résolutions du Conseil de sécurité qui appellent à une solution politique, juste et mutuellement acceptable, qui garantisse le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui », a-t-il souligné. M. Ould Salek n'a pas écarté un retour à la lutte armée en cas d'échec des négociations avec le Maroc. « Pour le moment, nous avons emprunté le chemin de la paix, mais de toutes les façons, le peuple sahraoui poursuivra son combat pour son indépendance par tous les moyens que lui offrent le droit international et la légitimité, dont la lutte armée », a-t-il affirmé.