Pas moins de 47 accusés, dont 2 directeurs, 8 membres du comité des marchés de la wilaya, des cadres de l'administration et des entrepreneurs, ainsi qu'une vingtaine de témoins, ont défilé devant la barre de 9h à 22h depuis mardi. Béchar : De notre correspondant Une vingtaine est sous mandat de dépôt depuis plus de huit mois, dont 2 directeurs de l'hydraulique, plusieurs chefs de service, subdivisionnaires et entrepreneurs, le reste est soit sous contrôle judiciaire, soit en liberté provisoire. A la lecture de l'arrêt de renvoi, il ressort que de très lourdes charges sont retenues contre tous les prévenus. Les principaux concernés, les deux anciens directeurs, en l'occurrence S. Hachemi et B. Djamel, et le chef de service, H. Othmane, sont accusés d'avoir conclu des marchés contraires à la législation pour privilégier certaines parties, trafic d'influence, détournement de deniers publics, utilisation de la fonction afin de violer la loi, faux et usage de faux et corruption. Plusieurs marchés publics sont concernés. A titre d'exemple, la direction de l'hydraulique avait réalisé trois murs de protection dans les communes de Kerzaz, Lahmar et Beni Ounif. Le coût total de ces murs a dépassé largement les 29 milliards de centimes, or une expertise ordonnée par la justice a estimé la valeur réelle de ces trois projets à moins de 6 milliards de centimes. Plus grave encore, le mur réalisé à Kerzaz, 360 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Béchar, n'a pas été achevé. L'entrepreneur n' en a réalisé que la moitié et avec la complicité de certains cadres il a encaissé la totalité du montant du marché, soit 7 milliards de centimes. Et pour boucler la boucle, l'expertise propose la démolition de ces murs qui « peuvent constituer une menace pour la population ». Ce n'est qu'un simple exemple sur ce qui se passait au niveau de la direction de l'hydraulique de Béchar. Des centaines de milliards ont été englouties dans différents projets. A oued Béchar, plusieurs opérations avaient été programmées et des centaines de milliards investies dans la protection des berges et la réhabilitation du collecteur principal, sans aucune amélioration pour les riverains. C'est singulier et étonnant. Nous reviendrons en détail sur ce procès dans nos prochaines éditions.