Le bureau d'études chargé de l'examen du mouvement des terrains qui menace les villes de Aïn El Hammam et de Tigzirt, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a livré avant-hier, son rapport préliminaire. La première étape des investigations entamées depuis la fin juin 2008 a permis de localiser avec exactitude la surface vulnérable concernée par le glissement et le dégagement des mesures d'urgences à mettre en place en attendant la fin de l'étude. Cette dernière devra, selon, le représentant du bureau, prendre encore 6 mois avant de déterminer définitivement les solutions idoines pour stopper le mouvement, mais surtout épargner la perte de vies humaines. Les techniciens du groupement franco-algérien ont, toutefois, affirmé que « la premier étape de l'étude démontre qu'il n'y a aucun mouvement ou un événement en préparation dans la région de Aïn El Hammam. Mis à part la superficie vulnérable soumise à l'étude, il n'y a pas d'autres points de glissement dans cette zone ». Cependant, ils confirment de manière scientifique que le glissement de Aïn El Hammam est en perpétuel mouvement au niveau de la rue Amirouche, la rue Bounoir jusqu'à la crête du village Sidi Saïd sur une superficie de 2 ha. Après les sondages carotiques, il est démontré également que la partie urbanisée sujette au glissement est érigée sur 4 à 10 m de remblai et de schiste altéré. A noter que sur les 187 ha mis à l'étude, la zone concernée par le glissement s'étend sur 10 ha. La même technique a prouvé également, qu'en plus de la présence du remblai, plusieurs zones de dépression dont des poches d'eaux on été repérées. S'agissant des causes du glissement, les techniciens se sont montrés prudents, étant donné que l'étude n'est qu'à 50% de sa première étape. Ils avancent, cependant, que : « D'après l'étude topographique et les images satellitaires, les causes du mouvement ont un rapport avec le relief pentu du sol et l'inclinaison des couches. Et, probablement aussi aux nombreuses zones humides qui expliquerait la rupture des couches. » Les prochaines précipitations sont appréhendées par les spécialistes. « Ça va encore bouger ! Le glissement dépend des précipitations ; pis encore, il y a toujours des inconnues (des données techniques) ». À cet effet, le bureau préconise : « Dans l'urgence, la mise en place de la surveillance réseau : un dispositif de surveillance et d'alerte. En deuxième lieu, la démolition du bâti dans la zone urbanisée pour soulager le glissement au niveau du boulevard Amirouche et le captage des eaux pluviales. » Du côté de Tigzirt, le danger est de moindre importance, indique-t-ils. Il s'agit, pour les scientifiques, d'une coulée de roches qui se précipite dans la mer, aidée par la pente et l'érosion marine et le ruissellement des eaux pluviales. Se voulant rassurant, le chargé de l'étude explique : « La partie urbanisée n'est pas concernée, mais en aval, la route nationale sera touchée. » Au terme du conseil, le wali de Tizi Ouzou a insisté sur le volet humain. A cet effet, une commission mixte a été mise en place pour examiner les dossiers des commerçants qui ont perdu leurs locaux. Par-là même, il ordonna à la DTP de prendre en charge le confortement de l'école primaire du chef-lieu.