Dans son dernier rapport sur les perspectives économiques de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), le FMI estime que les pays exportateurs de pétrole pourront augmenter leurs réserves internationales de plus de 100 milliards de dollars d'ici 2010 et maintenir ainsi leurs dépenses publiques. « La remontée des cours du brut et la reprise anticipée de la demande globale vont contribuer à accroître les recettes pétrolières et permettre aux exportateurs de reconstituer leurs réserves de change. Cela créera en conséquence les conditions pour un maintien des dépenses publiques », précise le FMI. Le rapport prévoit que le taux d'accroissement du PIB dans la région devrait revenir aux alentours de 4% en 2010, alors que jusqu'à présent, la baisse de la production pétrolière s'est traduite par son repli de 3,5%. Le FMI rappelle, par ailleurs, dans son rapport rendu public hier que les pays exportateurs de pétrole de la région MOANAP – Algérie, Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Iran, Irak, Koweït, Libye, Oman, Qatar, Soudan et Yémen – ont été frappés de plein fouet par la crise financière mondiale, qui s'est propagée jusqu'à eux via la chute des prix du pétrole et le tarissement soudain des entrées de capitaux. Les pays pétroliers de la région ont souffert de la chute des prix du pétrole à quelque 30 dollars le baril fin 2008 après avoir culminé à 147 dollars en juillet de la même année. Depuis, les prix ont rebondi pour se situer autour de 70 dollars le baril. Le FMI relève aussi dans son rapport que les pays de la région se sont appuyés alors sur les réserves abondantes constituées avant la crise, que les pouvoirs publics ont riposté en mettant en place des politiques de relance budgétaire et en injectant des liquidités dans leur secteur financier, ce qui a contribué à limiter les effets du ralentissement ambiant sur leurs économies. « Durant la crise, ces mesures ont également aidé à maintenir des niveaux d'importation relativement élevés qui, à leur tour, ont amorti l'impact de la récession mondiale. Pour conduire ces politiques, les pays exportateurs de pétrole ont puisé plus ou moins abondamment dans leurs réserves disponibles, avec pour conséquence un recul de leur excédent courant de près de 350 milliards de dollars », peut-on lire dans le rapport de l'institution internationale. Le FMI salue dans son rapport les politiques anticycliques que les pays exportateurs de pétrole du Moyen-Orient ont menées face à la crise et estime que la reprise sera timide pour les pays importateurs de pétrole de la région. « Bien que la plupart des banques de la région n'aient pas été exposées aux actifs toxiques, elles ont assisté à l'effondrement des marchés d'actifs nationaux et au reflux des capitaux étrangers. Néanmoins, la réaction rapide et vigoureuse des pouvoirs publics a permis de limiter la casse », souligne le FMI qui estime que dorénavant, « il sera crucial de continuer à renforcer la réglementation et le contrôle financiers, qui ont déjà été institués dans certains pays ». A moyen terme, pronostique le FMI, le développement des marchés financiers, y compris leur diversification hors de la sphère bancaire, demeurera une priorité, tout comme les efforts visant à améliorer le climat des affaires pour soutenir la diversification économique et créer des emplois.