Le chef de l'exécutif d'une wilaya du pays a mis en demeure les maîtres d'œuvre qui s'illustrent par leur manquement lorsqu'il s'agit de laisser inachevés des travaux effectués sur la voirie. C'est de bonne guerre. Les cas sont, faut-il le souligner, légion dans un cadre de vie qui pâtit d'une gestion qui reste, le moins qu'on puisse dire, indigente. Il n'y a qu'à faire un tour au cœur et dans les abords de nos agglomérations pour que le quidam relève les nombreuses carences et multiples aberrations commises par des intervenants lors des opérations de curage et d'entretien du système d'évacuation des eaux pluviales et usées. L'on ne daigne même pas enlever les décharges issues des chantiers qui engorgent caniveaux et avaloirs. Dans nombre de situations, les permissionnaires n'ont cure des textes régissant les travaux de voirie dont ceux ayant trait au réseau assainissement. En termes plus clairs, les entrepreneurs ne jugent pas utile d'assurer la remise en l'état des routes, laissant leurs tripes vomir des écrans de poussière dans la cité. N'est-ce pas que les travaux accomplis, de manière aussi gauche qu'expéditive dans le tissu urbain, sont à l'origine de catastrophes lorsque des intempéries frappent la ville ? Dès la rentrée automnale ou à l'orée de chaque hiver, les Epic et autres intervenants sont rappelés à l'ordre. Mais l'on assiste, comme chaque année, au même scénario en faisant l'impasse sur les travaux d'entretien en attendant quelque furie des eaux dévalant en amont. C'est à ce moment là qu'on daigne retrousser ses manches et se mettre à la besogne manu militari. Les scènes des inondations de novembre 2001 ou les crues de décembre 2007, ayant occasionné dans la wilaya d'Alger des pertes humaines et matérielles, sont toujours vivaces dans nos esprits. Elles ont donné les résultats que l'on sait, non sans mettre à nu une certaine gestion. Il est vrai que Dame nature avait grondé plus qu'il en faut, mais la main de l'homme n'est pas moins responsable, surtout lorsqu'on voit des avaloirs « calfatés » par la gadoue et autres gravats que complète, par endroits, l'état défectueux des voies urbaines parsemées de travaux viciés. Mais on semble trouver un malin plaisir à faire dans la récidive, avant de brandir cet argument simpliste qu'est la fatalité. Ce « mektoub » qui a toujours bon dos.