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« Il y a des divisions dans le groupe des pays arabes sur la définition des structures de l'UPM »
Béligh Nabli. Maître de conférences en droit public à l'université de Paris XII et chercheur associé à l'IRIS (Paris)
Publié dans El Watan le 17 - 10 - 2009

Depuis la mise en place de l'Union pour la Méditerranée, coprésidée par la France et l'Egypte, on a l'impression que le projet est mort-né, rien depuis juillet dernier. Que se passe-t-il ?
L'UPM n'est pas morte. Le projet prend corps, mais à un rythme lent et de manière peu visible. Sur le plan institutionnel, la réunion des ministres des Affaires étrangères de Marseille, coprésidée par la France et l'Egypte, les 3 et 4 novembre 2008, a permis d'établir un programme de travail au niveau ministériel et technique. Depuis, des réunions de hauts fonctionnaires et d'experts ainsi que des rencontres ministérielles sont effectivement organisées. Elles portent sur des sujets techniques pour discuter de projets précis – comme le projet des autoroutes de la mer – et non sur des questions politiques sensibles. Sur le plan politique, plusieurs facteurs gênent l'avancée de la mise en œuvre des projets. Outre la crise qu'elle a traversée en raison de l'offensive israélienne sur Ghaza, il y a des divisions dans le groupe des pays arabes sur la définition des structures de l'UPM.
L'actualité a-t-elle joué un rôle dans la santé moribonde de l'UPM ?
L'offensive israélienne contre la bande de Ghaza a suspendu toute action de l'UPM durant six mois, et ce, juste après son lancement. Cet épisode a éveillé ou renforcé – selon les cas – la méfiance des pays arabes sur un projet où Israël est partie prenante. D'ailleurs, le récent échec du candidat égyptien au poste de directeur général de l'Unesco n'est pas de nature à améliorer les rapports de confiance entre les acteurs étatiques des deux rives de la Méditerranée. Enfin, la question du financement des projets portés au sein de l'UPM s'est rapidement posée. Si les financements des projets sont négociés individuellement, on sait que beaucoup bénéficient du financement de la Banque européenne d'investissement (BEI). Or, sur ce plan, la crise financière aura un impact non négligeable, même si celui-ci demeure difficilement évaluable.
L'Algérie a toujours montré quelques réticences à la création de cette hyper structure. Que pensez-vous de ses motivations ?
L'Algérie est un pays riche, qui a l'avantage de s'être désendetté. Ella a donc plus de marge politique et peut se montrer plus exigeante que les autres Etats arabes. Ainsi, des voix se font entendre pour s'interroger sur l'intérêt de l'Algérie à s'engager dans cette aventure. D'autres craignent le choc concurrentiel : ouverture, décloisonnement de son marché avec les pays du Sud et choc avec les Etats membres de l'UE.
L'UPM sert-elle à quelque chose finalement ? Si oui, à quoi ?
L'objectif du projet d'Union pour la Méditerranée était de renforcer les liens entre les pays riverains de la Méditerranée et faire de cette région un espace de coopération et de solidarité. Le projet a pour vocation d'être le cœur et le moteur de la coopération entre la rive sud et la rive nord de la Méditerranée. En pratique, les questions sensibles politiquement sont évitées, au profit de projets concrets. L'Union pour la Méditerrané devrait ainsi améliorer les relations de l'UE avec ses voisins de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, redonner une nouvelle impulsion au dialogue euroméditerranéen de Barcelone lancé en 1995, en se concentrant autour de domaines d'action comme la dépollution de la Méditerranée, le développement de l'énergie solaire ou le développement des PME. Pour les pays du Sud qui n'ont pas de rentes pétrolières, l'UPM est susceptible d'attirer des investissements directs étrangers, à la condition de s'aligner sur le standard normatif établi par les règles européennes (voir l'accord de libre-échange entre la Jordanie, l'Egypte, la Tunisie et le Maroc). Les projets sont en majorité financés par la Banque européenne d'investissement (BEI), il y aura peut-être la création d'une Banque euro-Méditerranée de développement, mais pour que cela soit possible, il faut que la Banque euro-Méditerranée de développement puisse obtenir la même confiance que la BEI. C'est pour cette raison que sa création n'est pas encore décidée.
Que manque-t-il pour relancer la machine ?
Bien que pragmatique, la méthode qui consiste à vouloir d'abord réaliser des projets concrets a rapidement atteint ses limites. La volonté politique manifestée par certains Etats, aussi louable soit-elle, doit être à la mesure des questions politiques qui animent, rythment cette région du monde. Feindre de l'ignorer, c'est faire preuve d'une certaine naïveté et c'est courir le risque d'un échec retentissant. Se saisir des problèmes de fond est une question de crédibilité et de responsabilité internationales pour les différents protagonistes. Avant l'offensive israélienne sur Ghaza, il y avait eu un compromis qui était de créer de nombreux secrétaires adjoints à côté du secrétaire général pour rendre le secrétariat plus politique. Cela avait été proposé aussi en contrepartie du choix de Barcelone pour le siège du secrétariat. Depuis, on est dans l'expectative, malgré les efforts de la France et de l'Espagne (qui prendra la présidence de l'UPM le 1er semestre 2010) pour trouver des solutions pour redynamiser l'UPM.


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