L'expectative qui a plané sur le projet d'Union pour la Méditerranée, défendu mordicus par le président français Nicolas Sarkozy, depuis son lancement officiel en juillet 2008, ne fait que s'exacerber à l'ombre du massacre commis par l'armée israélienne contre les populations palestiniennes établies à Ghaza. Ainsi, après les incertitudes mises en avant au lendemain du lancement de l'attaque génocidaire de l'armée israélienne, les premières appréhensions sur le devenir de l'initiative chère à Sarkozy commencent à fuser. En effet, ce sont les pays de la rive occidentale du monde arabe qui mettent en avant leur scepticisme à cet égard. Le ton est désormais donné par l'agence de presse officielle libyenne, JANA, qui a fait savoir que "les pays de l'Union maghrébine envisagent de réviser leur adhésion à l'Union pour la Méditerranée (UPM) après les attaques israéliennes contre Ghaza". L'agence du pays de Mouammar El Guadafi cite, à cet égard, un porte-parole de la présidence de ce regroupement régional, à savoir l'UMA. Cet état de fait accentue désormais les incertitudes sur l'aboutissement du projet d'union pour la Méditerranée. Avant les milieux politiques et les centres de décision dans la région, l'opinion publique dans le monde arabe a déjà exhorté les gouvernements de la région à renoncer à l'adhésion au projet d'Union pour la Méditerranée en question, à partir du moment où les initiateurs de ce projet, à leurs tête la présidence française et l'Union européenne, continuent d'adopter des positions qui ne font que cautionner le massacre des Palestiniens par l'armée israélienne. Si le débat vient à être relancé au niveau interarabe, ce sont les pays qui ont donné leur quitus d'une manière anticipée qui se retrouveront dans une position inconfortable. C'est le cas de le dire concernant des pays comme l'Egypte, la Tunisie ou le Maroc qui ont joué, faut-t-il le dire, les premiers rôles dans l'initiation du projet d'UPM. L'Egypte, pour ne citer que ce pays, a eu à coprésider le sommet de Paris qui s'est tenu en juillet 2008 à l'occasion duquel le président Sarkozy annoncera le lancement officiel de ce nouveau regroupement régional qui est l'Union pour la Méditerranée. Comme il a été constaté, l'initiative de refuser l'adhésion à la future UPM émane de l'Union maghrébine. Auparavant, d'autres réticences ont été manifestées au niveau de la Ligue arabe. Mais, la question qu'il y a lieu de poser est celle concernant le poids réel de ces deux organisations régionales dans l'échiquier des relaterions diplomatiques et géostratégiques. En effet, il faut dire que ni l'Union maghrébine ni la Ligue arabe ne sont pas en mesure de faire passer leurs exigences ou leurs recommandations dans le paysage stratégique régional. Concernant l'UPM, il n'est pas moins utile de rappeler que, depuis trois mois, le projet en question n'a enregistré aucun progrès. En effet, en novembre 2008, un sommet des ministres des Affaires étrangères des pays impliqués dans l'UPM, à savoir les 27 de l'Union européenne et leurs partenaires de la rive sud du bassin a eu lieu à Marseille mais, depuis aucune avancée palpable n'a été, enregistrée si l'on excepte le consensus consacré quant à la localisation à Barcelone du siège du secrétariat général de cette organisation (UPM). M. Amani