La participation de la femme rurale au programme de développement d'appui à l'exploitation n'excède pas, à ce jour, les 33% de l'investissement par rapport aux hommes au niveau de cette wilaya. Jeudi dernier, il y avait beaucoup plus d'hommes que de femmes, à l'occasion de la journée mondiale de la femme rurale, dans le hall de la maison de jeunes M'hamedi Yousfi de la ville de Guelma. Une célébration qui en dit long sur l'intérêt que portent les autorités locales à ce sujet. En fait, en dehors des fonctionnaires des directions de l'agriculture, des forêts, du commerce et de la formation professionnelle, tout juste une poignée de femmes issues, nous dit-on, du monde rural, étaient présentes ce jour-là. En fait, il a fallu marquer deux journées en une seule célébration : le 15 octobre, journée mondiale de la femme rurale et le 16, coïncidant avec la journée mondiale de l'alimentation. Quant au 17 octobre, journée internationale pour l'éradication de la pauvreté, motus, personne n'en parle. En effet, c'est au gré des quelques stands installés, à l'occasion, dans la maison de jeunes M'hamedi Yousfi, que l'on se rend compte que la femme rurale n'est pas mise en avant, ne serait-ce qu'un tant soit peu, pour mettre en évidence sa participation à la sécurité alimentaire et au développement agricole et rural. Des morceaux de galette et de pain fait maison, des ustensiles en terre cuite, des gâteaux traditionnels, des robes et autres habits brodés à la main, accueillent les visiteurs à l'entrée de la maison de jeunes. Au fil des stands, l'on découvre celui de la DCP, où du matériel d'analyses et de contrôle est exposé, ou encore celui de la formation professionnelle où quelques élèves présentent du matériel de laboratoire d'analyses médicales. Quel est le rapport avec la femme rurale ? Nous n'aurons pas de réponse sur ce coup. En marge de cette journée, des communications sur la femme rurale et la sécurité alimentaire seront données à l'assistance, supposée être du milieu rural, en langue française, malgré l'incompréhension totale de certaines personnes. Côté chiffres, c'est sur un coin d'un tableau dressé par la direction de l'agriculture que l'on découvre qu'en réalité la participation de la femme rurale au programme de développement d'appui à l'exploitation n'excède pas, à ce jour, les 33% de l'investissement face aux hommes dans la wilaya de Guelma. A titre informatif, 8 femmes sur 18 hommes ont bénéficié de matériel agricole. Une femme sur six hommes travaille dans la collecte de lait. Mais encore deux femmes sur 12 hommes ont bénéficié d'un bureau d'étude et nous en passons. Quoi qu'il en soit, il est difficile de connaître la contribution de la femme rurale à la production agricole et à l'alimentation, en Algérie, et à Guelma en particulier, à l'exception des ouvrières salariées du secteur agricole. En clair, au fil des politiques successives, dans ce contexte précis, nous en sommes encore aux enquêtes ménage où la paysanne considère toujours le travail des champs et de la bergerie comme un prolongement à ses activités domestiques.