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"Le logement est à 70% le moteur des émeutes" Nourddine Kakiki, sociologue spécialisé en violence des jeunes, directeur du laboratoire de changement social à l'université de Bouzaréah.
Nous avons l'impression que ces émeutes de Diar Echems ressemblent à celle de la Casbah de 1986 survenues suite à des problèmes de logement et qui avaient préparé l'explosion du 5 octobre 1988... Ces émeutes n'ont rien à voir avec celles de la Casbah de 1986 ni avec la préparation d'un quelconque éclatement. Il ne s'agit pas d'un problème politique, c'est un fait social en rapport étroit avec la question du logement et ses mécanismes d'attribution sous forme d'assistanat et d'aide sociale. D'où l'apparence d'une fausse conscience et d'un désenchantement par rapport aux valeurs et normes sociales de la société algérienne. En un mot, c'est une « émeute » qui peut être expliquée comme une résultante d'un ensemble d'actions individuelles et de réseaux mafieux d'appropriation des biens à des fins d'enrichissement, au lieu du gain par le travail, sans ignorer bien sûr les souffrances de certaines familles réellement dans le besoin. Ces émeutes d'Alger sont-elles différentes de celles qui ont éclaté dans les autres wilayas et qui sont limitées dans le temps ? En tout état de cause, le logement semble intervenir à presque à 70 % dans la dynamique des émeutes dans toutes les wilayas. C'est le résultat de l'absence d'une véritable société civile comme contre-pouvoir pour aider les populations concernées et dénoncer les manipulations. En plus, il y a une réelle absence de communication entre gouvernés et gouvernant. Le président de la République et le premier ministre n'interviennent plus. La violence est également présente dans nos stades. L'Algérie s'opposera à l'Egypte en novembre. De nombreux supporters ont vu leur demande de visa refusées... Y a t-il lieu de s'inquiéter pour l'après-match ? Même les manifestations liées aux précédents matchs sont présentées sous formes d'émeutes. C'est une joie qui s'exprime sous cette forme ! Mais il y a réellement lieu de s'inquiéter dans le sens où on inculque aux gens la culture selon laquelle il ne faut jamais perdre, alors qu'il s'agit seulement d'un jeu ! C'est très grave. Ce refus de perdre devient inquiétant. C'est particulièrement l'Etat qui a inculqué ces fausses valeurs de jeu. Heureusement que nos joueurs, eux, ont montré leur professionnalisme.