Un important atelier clandestin de confection et de transformation de produits plats (tôles galvanisées et fer-blanc) a été découvert jeudi après-midi par un agent d'ArcelorMittal El Hadjar, avons-nous appris auprès du syndicat d'entreprise. Situé dans le bâtiment de la station de traitement des eaux, à l'arrêt depuis les années 1990, son exploitant n'est autre que le propriétaire de l'ETB-TCE Benrabah. Cette entreprise sous-traite avec ArcelorMittal la fourniture et la pose de tubes et de couverture pour le calorifugeage des conduites de vapeur ; le contrat s'élève à environ 6 millions de dinars. La direction générale a déposé une plainte et une enquête a été ouverte par la Gendarmerie nationale pour situer les responsabilités. Après constatations, l'atelier a été scellé. C'est suite à un mouvement suspect d'un agent de l'ETB-TCE Benrabah que cet atelier clandestin a été découvert. Loin des yeux indiscrets, selon Ferdi Lakhdar, l'agent dénonciateur, un individu a été aperçu en train de décharger de la tôle d'un véhicule utilitaire (Toyota Hilux) qu'il a entreposée à l'intérieur de « l'atelier ». Un mouvement suspect qui sera aussitôt dénoncé. « Une fois arrivé sur place en compagnie des éléments de la gendarmerie, les directeurs des ateliers LAF et RPA, des représentants du service juridique et du syndicat, notre surprise fut grande. Un véritable atelier de confection et de transformation de nos produits est en activité régulière au sein même de notre usine et ce, en totale clandestinité », nous révèle Smaïl Kouadria, secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal. Selon les premières informations, il a été constaté sur place l'existence d'un important lot de matière première – tôle galvanisée et fer-blanc – et l'utilisation de postes à souder, de bouteilles d'acétylène, de l'étau, d'une table de pliage de la tôle et d'une cintreuse. « Tous ces équipements qui servent à préparer et confectionner des conduites de vapeur dans l'atelier clandestin sont volés, sinon mis illégalement à la disposition de ce sous-traitant par une tierce personne car ils appartiennent à la société ArcelorMittal », explique la même source, qui ajoute qu'« après vérification, le sous-traitant n'a jamais acheté nos produits (tôles) pour les transformer ni ramené ses propres équipements ». A vrai dire, « les soupçons de l'existence d'un trafic de la tôle produite dans notre complexe ont été éveillés il y a une vingtaine de jours ». « Par l'intermédiaire d'un rapport de dénonciation daté du 2 octobre 2009, nous avons attiré l'attention de la direction générale sur le transfert suspect de paquets de tôle galvanisée de l'atelier des expéditions vers le hall de l'atelier LAF. Afin d'approfondir les investigations et d'un commun accord avec le directeur de la sécurité, le syndicat, et les agents du LAF et du RPA, nous avons mis en place un système de surveillance discret qui n'a pas tarder à donner ses fruits », explique le syndicaliste. Le sous-traitant, qui a été entendu hier par la gendarmerie, avait fait auparavant, selon ArcelorMittal, l'objet de trois mises en demeure par le directeur de l'énergie à ArcelorMittal pour refaire la totalité de la soudure des tubes, mais l'acheteur Karmi chargé du suivi de ce dossier au département des approvisionnements n'a pas réagi.