Vienne De notre envoyé spécial A travers mes lectures, les films ou documentaires, la musique et même mes goûts culinaires, j'ai découvert et aimé Vienne de différentes manières. Donc, quand l'opportunité de visiter la plus belle des villes autrichiennes s'est présentée, j'ai sauté sur l'occasion à pieds joints.Contrairement aux autres capitales européennes, Vienne n'a pas l'aspect d'une ville moderne avec ses gratte-ciel, ses tours et ses mégacentres commerciaux. La ville est réellement de toute beauté, avec une architecture sublimement romantique et cela lui a d'ailleurs valu d'être inscrite au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Déambuler -sur les somptueuses avenues viennoises est un réel plaisir et là où vous posez les yeux, vous êtes certain de voir un monument historique ou la maison d'un illustre personnage. Justement, entre autres maisons célèbres, je voulais absolument en visiter deux : celle de Sigmund Freud et celle de Mozart. Direction donc au n°19 de la rue Berggasse. Cette demeure abrita Freud pendant 47 ans (de 1891 à 1938). La visite se déroule à travers plusieurs pièces dont le fameux cabinet de consultation et la salle d'attente. Au début du XXe siècle, cette dernière accueillait, entre autres, les réunions de la Société psychanalytique. Malheureusement, les réunions durent s'interrompre rapidement avec la montée du nazisme. Freud, qui fut l'un des derniers juifs à quitter l'Autriche, dû s'exiler grâce à l'aide de Marie Bonaparte (qui était l'une de ses disciples). Outre le cabinet de consultation et la salle d'attente, il est possible de découvrir d'autres pièces, plus intimes cette fois. Elles présentent pour la plupart des objets, photographies, souvenirs, revues ayant appartenu à Freud. Cela permet ainsi de toucher du doigt la vie au quotidien du psychanalyste. On retiendra surtout la belle bibliothèque composée de près de 25 000 ouvrages (toujours accessibles aux savants) ainsi que certains écrits de Freud dans leur édition originale. Place à la grande musique maintenant et dirigeons-nous au n°5 de la Domgasse. Là, se trouve la seule demeure viennoise de Mozart existant encore à ce jour, parmi la bonne douzaine qu'il a eu à habiter. Le compositeur résida dans la Maison Mozart de 1784 à 1787. Wolfgang Amadeus passa sans doute ici les années les plus heureuses de sa vie. En tout cas, jamais il ne conserva une adresse aussi longtemps. Et surtout, Mozart est à cette époque un artiste reconnu, ayant un cercle d'amis illustres, fréquemment invité à se produire dans les demeures nobles. Et c'est ici, dans la Domgasse, qu'il a écrit quelques-unes de ses œuvres les plus réussies, dont son opéra, peut-être le plus séduisant, «Les Noces de Figaro». Depuis le 250e anniversaire de la naissance de Mozart, le 27 janvier 2006, la Mozarthaus déploie ses activités sur pas moins de six étages. A noter aussi une visite incontournable à l'Opéra de Vienne, une pure merveille architecturale à l'acoustique extraordinaire pour y découvrir ou redécouvrir les œuvres de Mozart ainsi que d'autres compositeurs autrichiens tels Beethoven, Schubert, Strauss et Brahms, entre autres. Vienne, c'est également des dizaines de monuments historiques à visiter à tout prix. Tenez, on a tous vu et revu Sissi l'impératrice (si, si, inutile de nier, on l'a tous vu, tout en faisant mine de trouver ça ringard…!) Eh bien, vous pouvez vous plonger dans les fastes et les décors somptueux du château de Schönbrunn. L'ancienne résidence d'été de la famille impériale regorge d'attractions qui donnent envie de s'attarder : les quelque 40 pièces des appartements impériaux témoignent du faste de la vie de la cour à l'époque de Marie-Thérèse. Et les admirateurs de la belle impératrice Sisi trouveront nombre de souvenirs dans les salons qu'elle habita. Autre visite à ne pas rater, c'est l'Ecole d'équitation espagnole. Pour les amateurs de chevaux, ce site vaut vraiment le détour. L'Ecole d'équitation espagnole de Vienne est la seule institution au monde qui conserve et cultive, sans le transformer, l'art équestre classique de la Haute-Ecole, de la Renaissance à nos jours. Les représentations de gala permettent au public d'assister à des spectacles équestres inégalés dans le plus beau manège du monde, un cadre grandiose conçu en 1729-1735 par l'architecte baroque Joseph Emanuel Fischer von Erlach. A l'époque, c'était ici que les jeunes nobles apprenaient à monter à cheval. Pour visiter Vienne dans le plus pur esprit impérial, rien ne vaut un tour en fiacre. Une balade dans une de ces voitures tirées par deux chevaux fait partie des meilleurs moments de nombreux touristes. Il n'existe pas de moyen plus agréable pour découvrir la beauté de Vienne. Le terme allemand «Fiaker» vient du français et se rapporte à la Rue de Saint-Fiacre à Paris où on pouvait autrefois louer ces voitures. En 1720, les calèches connues jusqu'alors sous le nom de «voitures de Janschky» ont été renommées «Fiaker» ou fiacres (et immatriculées). En réalité, il faudrait rester à Vienne un bon bout de temps pour faire le tour de toutes les merveilles, monuments, musées, expositions et activités culturelles qu'il y a à voir. Tourbillon artistique C'est un véritable tourbillon artistique et culturel qui va du baroque à l'art nouveau et chaque jour que Dieu fait apporte son lot de nouveautés. Il me faudrait également au moins deux ou trois pages pour vous décrire les merveilles de Vienne et comme je n'ai que 3500 signes (que j'ai allègrement dépassé d'ailleurs), je dois réfréner ma diarrhée écrite. Une dernière chose tout de même avant de me faire taper sur les doigts, c'est de vous parler de ces deux spécialités universellement connues que sont le café viennois et les viennoiseries. Depuis 2011, la culture des cafés viennois fait même partie du patrimoine culturel immatériel de l'Unesco. La musique transforme le passage dans l'un des nombreux cafés-concerts viennois en un véritable plaisir auditif : le son du piano du roi de la valse Johann Strauss, mais également des mélodies plus jazz ou des chansons viennoises classiques retentit dans les cafés. Autre spécialité viennoises, le croissant. Au beurre, c'est un délice sans fin et léger comme pas possible. Pour l'anecdote, on dit que la pâtisserie aurait été inventée à Vienne pour célébrer la fin du second siège de la ville par les troupes ottomanes (1683). Tandis que l'ennemi a décidé d'attaquer la nuit afin de ne pas se faire remarquer, les boulangers viennois, levés avant l'aube, donnèrent l'alerte. C'est pour immortaliser cette victoire qu'il leur fut permis de confectionner le «Hörnchen» (petite corne en allemand) avec sa forme qui rappelle le symbole du drapeau ottoman.