L'incivisme de certains locataires de logements sociaux, notamment ceux des cités ceinturant partiellement la ville, est hautement illustratif à travers les actes de vandalisme ayant ciblé les aires de jeux et autres commodités. « Ils étaient déjà dans un état déplorable quelques jours seulement après leur aménagement. La grande majorité des familles qui a bénéficié d'un logement social demeurait dans des bidonvilles. Elles sont pour la plupart issues de l'exode rural et elles n'ont malheureusement aucune notion du confort en rapport avec les modes de vie convenant à notre époque », explique un professeur de mathématiques demeurant dans un immeuble CNEP à Maraval, mitoyen avec la cité des 350 logements sociaux. « A mon humble avis, l'Etat n'a certainement pas pris en considération cet état de fait, sinon il ne se serait pas exposé à un tel préjudice financier en dégageant une considérable manne d'argent pour ces petits projets sans installer de gardiennage », renchérit notre interlocuteur. Le constat des lieux est ahurissant : des balançoires arrachées de leurs socles, des toboggans détériorés, des grilles protégeant des aires de jeux complètement défoncées. Les bancs installés autour de ces espaces ont favorisé la création de véritables lieux de beuverie. Les carcasses de bouteilles d'alcool et autres canettes de bière tapissent désormais ces aires de jeux en guise de gazon. « Le comble, c'est que ce sont souvent les propres pères et frères des enfants auxquels étaient en principe destinés ces espaces, qui participent régulièrement à ces beuveries nocturnes. Les premiers temps quand ces familles sont venues s'installer dans cette cité de logements sociaux mitoyenne à la nôtre, nous avons vainement tenté de les sensibiliser en matière de protection et de sauvegarde de l'environnement et ce, en les incitant à contribuer dans des opérations de volontariat. Nous avons très vite compris qu'elles préféraient de loin leurs modes de vie », fait remarquer un employé d'une banque résidant dans le même immeuble de la cité CNEP de Maraval. Pour tenter d'endiguer l'incivisme, nombre de locataires de ces cités suggèrent des sanctions exemplaires à l'encontre des auteurs de ces actes de vandalisme et ce, à travers des amendes. « Cette règlementation existe et elle a donné ses fruits au temps où elle était appliquée », confie notre interlocuteur.