Entamée en février 2011, leur lutte est axée autour de trois revendications principales : l'alignement de leurs salaires sur ceux des employés d'Alger, la «permanisation» des travailleurs et le payement des heures supplémentaires conformément à la réglementation. Suite à un mouvement de grève, quatre employés syndicalistes ont été sanctionnés, en date du 04 décembre passé, par une décision de licenciement pour avoir «appelé à une grève illégale». Les employés de l'ERENAV ont repris, mercredi, le chemin de la protestation pour exprimer leur soutien aux syndicalistes afin de demander à la direction d'annuler cette décision arbitraire. Les grévistes veulent aussi alerter les pouvoirs publics sur un licenciement massif qui risque de mettre au chômage les 91 contractuels dont le contrat de travail prend fin le 31 décembre 2012. Ce lundi 17 décembre, des dizaines des travailleurs de l'ERENAV se sont massés autour du portail de leur entreprise et ce pour le sixième jour consécutif. Ils ne comptent pas baisser les bras devant les pressions du directeur de leur entreprise. «Aujourd'hui, l'ANP qui est notre plus grand partenaire a plié bagage pour aller vers les entreprises européennes pour moderniser la flotte, la convention avec l'armée n'a pas été signée. Avec quoi vont-ils payer les 900 ouvriers de l'entreprise ?», s'interroge le syndicaliste Kharouni Mouloud. Pour lui la réponse est claire, le 31 décembre, les contrats des travailleurs vont arriver à terme pour 190 ouvriers et c'est là une occasion idéale pour l'entreprise pour remercier les travailleurs « encombrants », avec un licenciement massif en refusant tout simplement de renouveler leurs contrats : «Le 2 avril, nous avons observé un débrayage. Les travailleurs ont signé une pétition d'engagement de grève remise à l'huissier. Après six mois la direction nous envoie une décision licenciement contre quatre employés pour grève illégale même si nous avons été innocentés par l'ancien DG », déclare Kharouni Mouloud qui ajoute que d'autres raisons se cachent derrière la volonté de licencier les 91 contractuels de l'ERENAV, à savoir une décision de justice avec un PV d'infraction par l'inspecteur de travail qui concerne 76 personnes à «permaniser» conformément à l'article 12 et 12bis de la Loi 90/11. Une marche de protestation est prévue ce jeudi de l'enceinte du port jusqu'au siège de la wilaya.