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La désignation élective présidentielle d'avril 2019
Publié dans El Watan le 30 - 12 - 2018

L'échéance électorale présidentielle d'avril 2019, en se rapprochant inéluctablement, restructure tous les agendas politiques du pays.
Un simple état des lieux nous indique maintenant clairement que faute d'un consensus sur un candidat de remplacement de l'actuel président, nous nous acheminons manifestement vers le renouvellement de son mandat, comme ce fut le cas dans le passé à partir du troisième mandat… sauf si la santé du président ne le permet pas !
Son déplacement précipité dans un hôpital genevois n'a pas été fait pour rassurer et l'on parle encore d'«examens médicaux de routine…».
Bref, un scénario proche de celui que notre pays a vécu durant l'«agonie» du défunt président Houari Boumediène en 1978, à quelques ingrédients près !
Certains analystes puristes n'hésitent pas à invoquer le besoin d'un certificat médical d'aptitude à exercer la fonction présidentielle, comme prévu par la Constitution, récupéré lors de son séjour en Confédération helvétique !
Ce juridisme nous laisse pantois voire perplexe, comme si notre pays jouissait d'institutions crédibles, sauf à considérer que ce dernier est destiné à la consommation extérieure, l'opinion publique nationale, quant à elle, ne se pose plus ce genre de questions ! La question qui reste inéluctable est celle de savoir si le président elliptique «alité pour une grippe aiguë» sera ou pas candidat en avril 2019 et s'il sera toujours de ce monde ?
Les changements opérés et encore non achevés dans les forces armées et les services de sécurité et ceux entamés dans un certain nombre de postes civils sensibles préfigurent déjà d'une ingénierie de prise de pouvoir d'un clan par rapport aux autres et certains n'hésitent pas à parler de «coup d'Etat déjoué» ayant entraîné cette purge massive.
Les changements massifs, et à un haut niveau, donnaient tantôt le clan présidentiel victorieux de par l'appartenance supposée des hommes «promus» aux postes stratégiques et ceux démis de leurs fonctions, mis à la retraite, incarcérés puis… libérés.
Cependant, la double répudiation, sans préavis, de Saïd Bouhadja, président de l'APN, suivie de très peu de celle de Djamel Ould Abbès, présumé secrétaire général du FLN, a été orchestrée par la «main invisible» Elle indique clairement une tentative de mise en place, un dispositif de la désignation élective présidentielle, en dehors de la candidature de l'actuel président elliptique, encore faut-il que Dieu le rappelle à son bon souvenir.
En fait, le scénario de rêve des clans autour de lui serait sa reconduction pour un cinquième mandat, si possible avec un président encore plus affaibli et plus invisible, «branché à Zéralda», selon les dires de Bernard Bajolet, ce qui leur permettra d'élargir leur marge de manœuvre dans la gestion mafieuse du pays.
Ce «changement dans la continuité» fédère tous les clans, à condition qu'aucun d'entre eux ne domine l'autre, dans le partage de la rente, quitte à trouver des équilibres instables pour franchir ce cap de tous les dangers, pour leurs propres intérêts.
Mais cette «solution idéale» pour le pouvoir est tributaire du bulletin de santé du président et donc pose, plus que jamais, le problème non résolu, de la course à la succession, que certains appellent le plan B. C'est dans ce cadre que le scandale dit de l'affaire de Kamel Chikhi dit «El Bouchi» est tombé à point nommé pour engager le processus du «près assainissement».
En fait, seule l'analyse systémique du pouvoir nous permet de comprendre comment il se meut et quels canons le structurent dans son évolution. Or, cette analyse nous démontre que l'homme fort du moment est incontestablement le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l'ANP pour lequel l'horloge constitutionnelle d'avril 2019 joue en sa faveur.
Mais cette position de «décideur apparent» par rapport au «décideur invisible» le met, en attendant cette échéance, dans une situation particulièrement inconfortable vis-à-vis du président de la République lui-même, qui devra, dès lors, soit mettre fin à ses fonctions pour rester le seul à avoir tous les leviers du pouvoir et engager le processus de son propre remplacement en direction de celui qu'il aura lui-même choisi pour successeur.
Ou bien, il devra consolider le pouvoir de son vice-ministre et chef d'état-major afin qu'il le protège contre ceux qu'il avait aidé à éliminer, ce qui n'est pas sans risque, pour lui-même, dans ce jeu d'ombres chinoises, le poste de ministre de la Défense étant en jeu.
D'autant que, même à la retraite, les «éliminés» conservent des capacités de nuisance suffisantes pour brouiller les cartes. Les annonces de l'imminence de «changements majeurs» au niveau national dans les médias de certains pays étrangers(22), dont la France, relèvent de cette logique.
Dès lors et comme de coutume, dans notre pays, tous les clans civils du pouvoir vont immédiatement se mettre en quête d'identifier le clan du vainqueur, de manière à s'y accrocher puissamment et lui faire une allégeance totale et inconditionnelle. Ceci explique l'agitation confuse actuelle des «diseurs de bonne aventure» et autres marabouts qui fleurissent et qui sont assidûment «visités». Le choix du bon clan va assurer les protections et garantir l'impunité passée, présente et surtout future.
Cette période de turbulences est délicate et incertaine et nul n'est à l'abri d'une «descente aux enfers», les militaires comme les oligarques, tant que le président ne se prononce pas sur son propre devenir politique (5e mandat), très lié à son état de santé sinon nous allons assister aux scénarii sanglants de la «débouteflikarisation», passage obligé, dans nos traditions et mœurs boulitiques, depuis l'indépendance(28) et même avant.
Les enjeux sont colossaux pour ceux qui ont accumulé des richesses indues, issues essentiellement de la rapine, de la corruption, du détournement, des monopoles, des rentes, des trafics, de l'économie informelle et autres formes de délinquance économique et financière.
A cet endroit, Louisa Hanoune lance un concept nouveau en sciences politiques, en déclarant que «le système politique s'est escobarisé» et il peut finir par s'écrouler et entraîner la perte de leurs fortunes et se voir traduits en justice pour les divers délits et crimes commis «par la justice de jour ou celle de nuit».
Même leurs biens et autres numéraires, transférés illégalement à l'étranger, ne sont plus en sécurité, dans la mesure où le droit international a évolué en la matière et que des recours appropriés peuvent être engagés devant certaines juridictions pour récupérer tout ou partie de ces richesses spoliées, sans compter leur éventuelle extradition personnelle (comme pour le cas pour M. Khalifa) qui les conduira directement à la «case prison».
On comprend mieux le système, dès lors, les bouffonades nerveuses des partis du pouvoir FLN, RND, TAJ…, le ralliement d'une coalition des partis insignifiants appelés sanafirs «tiroirs-caisses», et enfin de quelques «grosses pointures» qui souhaitent renégocier chèrement et âprement leur retour dans le giron majoritaire du pouvoir
. Si les plans élaborés par le pouvoir se réalisent et qu'aucun déchirement interne ne vient contrarier toutes ses coutures, ce sera donc sans surprise que la désignation élective d'avril 2019 se déroulera avec un seul tour, un taux de participation sera supérieur ou égal à 50% et une victoire écrasante du président avec ou sans Abdelaziz Bouteflika, sur ses propres lièvres, qui se situera autour de 80% !
La messe étant dite, la question qui se pose est celle qui consiste à se demander si ce scénario est viable politiquement, diplomatiquement, économiquement et socialement ?
Une analyse fine de tous ces compartiments nous semble indispensable pour comprendre le passage d'un chaos à un autre chaos qui se prépare à court terme dans notre pays, sachant qu'«il faut se méfier des sociétés fatiguées». Il est symptomatique de constater que les rassemblements sportifs deviennent des moments de contestation politique, que certains analystes considèrent comme un «phénomène de socialisation de la violence».
Mais «c'est la peur générale que l'Algérie puisse basculer dans le chaos qui maintient le statu quo grotesque qui fait de l'Algérie le seul pays au monde dirigé par un vieillard malade et handicapé». Question subsidiaire : est-ce que le peuple algérien est concerné par toute cette agitation et combien de temps le président réélu, en 2019, pourra-t-il gouverner le pays ?


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