Officiellement, le secteur de la pêche dans la wilaya de Tipasa compte environ 6000 employés. Les 5 ports (Gouraya, Cherchell, Tipasa, Bouharoun et Khemisti) abritent 607 embarcations de différents types. La production moyenne de poissons avoisine les 7000 T. Le ministre s'est interrogé sur l'inexistence de renifleurs au niveau du port de Gouraya, qui est en voie d'aménagement, et aussi de postes de contrôle à l'entrée et à la sortie de cette future importante infrastructure portuaire. Il avait incité les concepteurs de ce port à réserver un espace pour les bateaux de plaisance, en plus des quais pour les bateaux de pêche. La pollution des fonds marins a été le sujet le plus discuté lors de cette visite. La mer s'est transformée en immense dépotoir de déchets. «Je vous propose d'aller pêcher les déchets qui se trouvent dans la mer durant la période de 4 mois de repos biologique, dit-il aux jeunes marins pêcheurs, car il s'agit de votre gagne-pain, du moment que vous reconnaissez que vous jetez toutes les saletés à la mer», ajoute-t-il. Le wali de Tipasa abonde dans le même sens : «Nous avons le CET qui achète les déchets solides, explique-t-il, là tout le monde sera gagnant. Hélas, j'ai constaté que des associations nettoient les plages et la mer, alors qu'ils ne possèdent même pas une baignoire pour aller en mer, en revanche, vous les marins, vous restez dans les cafés, comme si cela ne vous ne concernait pas.» Des propos qui ont fait tilt chez les marins pêcheurs. Après avoir abordé les sujets inhérents à l'installation de récifs artificiels dans les fonds marins, le nettoyage des fonds marins, la formation des jeunes marins pêcheurs, l'interdiction de l'utilisation des filets à maillons dérivants, la protection sociale des marins pêcheurs, l'organisation et l'implication des marins pêcheurs au sein des associations, la lutte contre l'utilisation des explosifs en mer, le ministre de la Pêche informe les jeunes marins pêcheurs de la mise en place des opérations intitulées «ports propres». «J'espère que vous allez adhérer», indique-t-il. Mohamed Ferroukhi a insisté sur l'exploitation intelligente des investissements réalisés au niveau des ports et l'utilisation rationnelle de ces acquis du secteur. L'aquaculture, au sens pluriel, a été le second chapitre abordé lors de cette visite ministérielle. Dans son point de presse, le membre du gouvernement révèle que l'Algérie a pris toutes les dispositions pour la pêche du thon rouge et des démarches sont entreprises auprès de l'ICAAT pour la récupération des quotas perdus. «J'estime qu'on a trop parlé sur l'état alarmant du stock de poissons déclare Ferroukhi, mais sachez que les ressources halieutiques demeurent inépuisables si elles sont bien gérées et nous restons attachés à la préservation de ces ressources, ce qui n'est pas le cas dans d'autres secteurs», ajoute-t-il. En ce qui concerne la commercialisation des poissons qui n'ont pas la taille marchande, le ministre s'est montré clair et précis. «Malgré l'absence de mécanismes et bien que les responsabilités soient établies, il faut rendre opérationnelles toutes les tâches de chaque partie et impliquer les professionnels dans ces actions de préservation des ressources, le problème est de rendre active la colonne vertébrale depuis la mer jusqu'aux étals», conclut-il. Le ministre de la Pêche a saisi l'opportunité de sa visite pour écouter et débattre sans tabou avec les marins pêcheurs des ports de la wilaya de Tipasa sur tous les problèmes que rencontre son secteur.