Vingt familles habitant au 4, rue Ali Tamglit, La Casbah, à proximité de la mosquée Ketchaoua, ont été relogées dernièrement à titre temporaire dans des chalets à Aïn Benian, en attendant de bénéficier de logement en dur . Ces ménages ont vu leur supplice arriver à terme après 21 années d'attente dans la peur et l'angoisse que l'immeuble qui les abritait ne cède sur leur tête. Ce dernier composé de quatre étages a, selon les propos des anciens locataires rencontrés sur place, déjà été répertorié en 1984 par les services de l'APC de l'époque comme étant vétuste et dans un état de dégradation avancé, et nécessitant l'évacuation immédiate de ses habitants. Les nombreux séismes et intempéries qui se sont succédé dans le temps ont fini par l'achever, l'ouvrant à tous les vents. Les ménages évacués alors au centre de transit de Zghara, où ils sont restés près de 4 mois, ont dû revenir dans leur demeure écartant la proposition du wali délégué d'emménager dans de nouveaux logements à Ouled Chebel, Birtouta. Cette opération de relogement se serait déroulée sans problème si ce n'est le refus des autorités locales de procéder à l'évacuation de la famille Messaoudène composée de 6 personnes, logeant au 1er étage de cette bâtisse. Cette dernière, à sa grande déception, n'a pas figuré sur la liste des bénéficiaires de chalets. « Nous vivons ici depuis 1990, alors que le propriétaire qui nous louait avant à Oued Ouchaiah, nous a mis à la porte », nous indique le père de famille. « Nous n'avions pas d'autre choix, c'était ça ou la rue. Reste que les responsables de la commune ne l'entendant pas de cette oreille là n'ont rien voulu savoir, prétextant que nous étions des squatteurs. » Dès lors et ayant opposé une résistance en refusant de quitter les lieux, et selon les propos de nos interlocuteurs, ils ont été molestés par les forces de l'ordre dépêchées sur place pour veiller au bon déroulement de cette opération. « On nous a jeté ce jour-là dehors sans même qu'on nous laisse le temps de prendre nos affaires, nous avons tout laissé à l'intérieur, aussitôt la porte de l'immeuble a été murée. Nous passons désormais la nuit à la belle étoile », nous relatent les autres membres de cette famille qui enchaînent : « Devant le mépris affiché par les responsables communaux face à notre situation, nous ne savons plus vers qui se tourner, ni à quelle porte frapper. Nos multiples tentatives sont restées vaines. » Ce qui semble être la cerise sur le gâteau, c'est la visite d'une bande de malfrats, la nuit de ce samedi dans leur appartement, qui profitant d'une brèche au sein de cet édifice y a pénétré les délestant de toutes leurs affaires. « Nous avons déposé une plainte pour vol au commissariat de l'arrondissement et attendons de voir le bout du tunnel », concluent-ils. Ayant pris contact avec le 1er magistrat de la commune pour connaître le dénouement de cette affaire, son chef de cabinet, Mme Linda Bouamar, nous a indiqué : « Ladite famille a squatté ce lieu de nature commerciale et ne détient en sa possession aucun document administratif, attestant sa résidence dans la commune et ne peut, de ce fait, être prise en charge par les autorités locales », conclut-elle.