«Tous les malades revendiquent le départ de la néphrologue tout simplement parce qu'elle ne fait pas son travail correctement. Elle ne fait pas de garde, elle ne voit même pas les malades dialysés de la journée », a affirmé Izem Rabah, président de l'association des insuffisants rénaux de Bouira, rencontré sur les lieux de la protestation. Ce dernier indique la prise en charge des dialysés laisse à désirer. « Les malades viennent faire leur séance de dialyse et repartent sans être consultés par le médecin néphrologue. Elle demande des bilans médicaux aux malades sans pour autant assurer le suivi », souligne-t-il. La direction de l'hôpital et la direction de la santé (DSP) ont été interpellées depuis plusieurs jours, selon le président de l'association, et leur réponse était de donner une autre chance à la néphrologue qui, il faut le rappeler, est la seule spécialiste en néphrologie que compte l'hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira. La situation était très tendue. Un autre malade dit avoir été traité de voyou par la néphrologue. «Le médecin qui te traite de voyou, est-ce que tu accepteras ses ordonnances. On a perdu toute confiance », enchaîne un autre dialysé, visiblement très en colère. Le président de l'association est allé jusqu'à responsabiliser la néphrologue de la mort d'un insuffisant rénal, il y a quelques jours. De son côté, le médecin néphrologue a rejeté en bloc tout ce que les malades protestataires lui reprochent, notamment la non prise en charge ou d'avoir traité un malade de voyou. En revanche, la néphrologue affirme qu'elle de tout son mieux pour satisfaire tout le monde. «J'ai des urgences et plusieurs malades à voir. Je fais de mon mieux pour satisfaire tout le monde. On m'appelle jour et nuit et j'ai toujours répondu à l'appel », a-t-elle affirmé. «Je leur demande de faire des analyses et des bilans médicaux mais ils refusent de les faire exprès », poursuit-elle. Cependant, il faut souligner que le seul problème qui puisse se poser au niveau du centre d'hémodialyse de l'EPH de Bouira c'est le manque flagrant de médecins spécialistes, que ce soit en néphrologie ou dans d'autres spécialités. Pour répondre aux besoins de tous les malades dialysés en matière de prise en charge, le directeur de l'hôpital tient à souligner qu'« il faut au moins quatre médecins néphrologues» pour le seul centre d'hémodialyse de Bouira. Le même responsable reconnaît l'état de déchéance dans lequel se trouve son établissement et a fait appel à la presse de l'aider « pour remettre les choses à leur place ».