Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a souhaité, hier, la poursuite des négociations nucléaires avec les puissances occidentales tout en réaffirmant la « méfiance » de l'Iran envers l'Occident. « Le gouvernement, tout comme le peuple iranien, considère avec méfiance les négociations (...) avec les puissances occidentales mais la réalité leur impose de s'entendre avec le peuple iranien », a déclaré le président iranien, selon l'agence Isna. « J'espère que ces négociations vont se poursuivre, que les éléments sataniques ne pourront pas les perturber, car le régime sioniste et les puissances dominatrices en sont mécontents », a-t-il toutefois ajouté. Cette déclaration du président iranien intervient alors que les Etats-Unis ont averti vendredi que l'Iran ne disposait pas d'un délai « illimité » pour répondre au projet d'accord annoncé le 21 octobre par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Ce projet porte sur un échange d'uranium iranien faiblement enrichi pour obtenir en contrepartie du combustible enrichi à 19,75% pour le réacteur de recherche de Téhéran. Les Etats-Unis et la France ont déclaré qu'ils attendaient une réponse formelle de l'Iran. Vendredi, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a soutenu ce projet d'accord, le qualifiant de « premier pas positif », alors qu'Israël avait répété ces derniers temps que toutes les options, y compris militaire, devaient rester sur la table pour arrêter le programme nucléaire iranien. « La meilleure chose pour vous (Occidentaux, ndlr) est d'être l'ami de la nation iranienne, de la respecter et de coopérer honnêtement avec elle », a déclaré hier M. Ahmadinejad, selon Irna. Mais le lendemain, l'Iran a réclamé davantage de négociations sur le projet. Israël est mécontent Les médias iraniens avaient indiqué que l'Iran avait demandé des amendements, dont l'un propose l'échange simultané d'uranium faiblement enrichi contre la livraison d'uranium enrichi à 19,75%. L'un des objectifs des pays occidentaux est de faire sortir du pays 70% de l'uranium enrichi à 3,5%, source d'inquiétude des Occidentaux qui soupçonnent l'Iran de vouloir utiliser son uranium pour la fabrication de l'arme atomique. Un important député iranien, Allaeddine Boroujerdi, qui préside la commission des affaires étrangères du Parlement, s'est opposé hier à l'idée d'un échange de combustible. « Nous sommes complètement hostiles à cette offre (..) Je pense que la meilleure option est d'acheter le combustible pour le réacteur de recherche de Téhéran », a déclaré M. Boroujerdi. « Il n'y a aucune garantie qu'ils nous livrent le combustible, il y a une grande méfiance » vis-à-vis des puissances du groupe 5+1, a-t-il ajouté. Des sources diplomatiques occidentales avaient indiqué que le projet prévoit que l'Iran transfère hors d'Iran, avant la fin de l'année, 1 200 kg d'uranium faiblement enrichi, pour enrichissement puis fabrication du combustible destiné au réacteur de recherche de Téhéran.