Une histoire impossible avec des airs de Romeo et Juliette ou de Qays et Leïla, à la seule différence qu'elle se passe chez nous, en Algérie. Si vous ne connaissez pas encore l'histoire du poète du Sahara Abdellah Benkerriou, l'heure est au cours de rattrapage, grâce au roman d'Amel El Mahdi. Cette enseignante en mathématiques s'est intéressée à la vie tourmentée de ce chantre de la poésie pour nous la restituer, dans un style délicieusement romancé qui nous tient en haleine jusqu'à l'ultime page. A la fin du XIXe siècle, dans la paisible ville de Laghouat, Abdellah Benkerriou, jeune poète érudit, tombe sous le charme de la belle Fatna Zaanounia qui n'est pas insensible aux sentiments de son soupirant. Mais le bachagha Cheik Ben Salem, père de la séduisante fille, jure mordicus qu'elle n'épousera jamais un troubadour. De gros nuages noirs viennent désormais assombrir le ciel des deux tourtereaux. Soupirs, larmes, regrets et poèmes entrés à jamais dans la postérité. Casbah Editions (Alger), 2012 – 135 p – 550 DA.
Le Remonteur d'horloge. de Habib Ayyoub
Panique à bord. Dans la bourgade de Sidi Ben Tayeb, le maire et son secrétaire général n'en mènent pas large. La vieille horloge accrochée au fronton de la mairie a rendu l'âme. Ses deux aiguilles ainsi que la trotteuse sont inertes. Plus un seul tic-tac ! Pas le temps de lézarder. Il faut trouver en urgence un réparateur parce qu'une délégation de l'Etat, dépêchée de la capitale, est attendue dans les 48 heures. Sollicité en urgence, le vieux taleb du village tente de ressusciter la mécanique à grands coups d'incantations et de versets coraniques. En vain. Les élus locaux changent de fusil d'épaule. Ils convoquent manu militari Kaddour, artisan-horloger à la retraite. Rien à faire, les aiguilles ne bougent toujours pas. A mesure que les heures s'égrènent, la tension monte au village de Sidi Ben Tayeb. Burlesque, extravagante et cocasse, cette fiction complètement déjantée est un gros pied de nez à certaines situations et âmes serviles et corvéables à souhait. Editions Barzakh (Alger), 2012 – 119 p – 400 DA
Alexander, la chute aux enfers. de Anya Merimèche
Cette romancière en herbe avait à peine 13 ans lorsqu'elle a commencé à tisser la trame de cette fiction, il y a deux ans. A la lecture de son roman, on est tout de suite expédiés dans la banlieue huppée de Beverly Hills, nouveau quartier d'Alexander à Los Angeles. Cet ado de quinze ans vient de voir son destin chamboulé. En rentrant du collège, il découvre le corps de sa mère, Catherine Taylor, petite vedette du showbiz qui vient de se suicider. Dès lors, l'existence d'Alexander emprunte des chemins imprévus. Son père, dont il ignore tout, refait surface comme par magie. Le teenager lui en veut terriblement de les avoir abandonnés, sa mère et lui. Mais, lorsque M. Martin lui propose d'aller vivre chez lui à Beverly Hills, il ne peut qu'accepter. Commence alors une nouvelle vie avec une belle-mère qu'il ne connaît pas et une demi-sœur un peu chipie sur les bords. Alexander réussira-t-il à se consoler de la perte de sa mère et à faire la paix avec ce père inconnu ? Ed. El Ikhtilef (Alger) et Al Dhifaf (Beyrouth), 2012 – 190 p – 350 DA